Sous les projecteurs
Fonds d’urgence, aies exceptionnelles : les villes se sont vite mobilisées, coordonnant leurs efforts avec les autres collectivités. À l’heure d’envisager l’avenir, certains directeurs des affaires culturelles imaginent que le contexte pourrait induire une forte évolution des pratiques professionnelles et des rapports des acteurs entre eux.
Sans spectacle à voir pendant plusieurs mois, les programmateurs ont dû s’organiser différemment pour imaginer leurs saisons futures. Avec plus d’échanges, de réseau et peut-être d’écoute auprès des artistes de leur territoire. Des habitudes nouvelles que certains aimeraient conserver à l’avenir.
En s’assurant de la survie économique de leurs projets, en se plongeant dans une création future ou en maintenant le lien à distance avec les publics, les artistes ont fait preuve réactivité dans un contexte qui, pourtant, accroissait encore leur précarité.
Pour les pièces qui devaient être créées au printemps, puis vues à Avignon, le coup est rude. Les artistes évitent de céder à, la panique mais craignent que certains de ces projets ne voient jamais le jour ou ne manquent d’une visibilité indispensable à leur développement.
Le décalage entre la perception des droits et la rémunération induit un report de plusieurs mois de l’impact de la crise sanitaire sur les revenus des artistes et des auteurs. Elle n’en sera pas moins rude. Autre conséquence : les programmes d’action culturelle seront réduits dans de fortes proportions.
Très fortement impactés, avec des tournées à l’arrêt et peu de visibilité sur la « vraie » reprise, ils font le dos rond et tente de se projeter sur une saison plus lointaine. Après les annulations et les reports, l’été 2022 pourrait marquer le retour à la normale.
Un ministre « discret « selon les uns, « totalement absent » pour les autres ? Le positionnement de Franck Riester, très effacé durant cette crise, étonne et inquiète dans une profession qui a attend toujours, en vain pour le moment, un programme de relance à la hauteur des enjeux que pose l’actuelle crise sanitaire et économique.
Les contours de « l’année blanche » sont encore flous. Quels en seront réellement les bénéficiaires ? Quels seront les perdants d’un système auquel tous ne pourront pas prétendre ? Organisations professionnelles et syndicats s’interrogent et engagent une veille active sur ce sujet brûlant.
Lieux, compagnies, festivals, tourneurs : chacun a recouru à l’activité partielle. Parfois avec difficulté, souvent dans le cadre d’une vraie opération sauvetage. L’avenir inquiète, notamment les équipes artistiques et leurs producteurs.
Robin Renucci, directeur des Tréteaux de France et président de l’Association des CDN, prépare la création
de Britannicus sur les îles de loisirs d’Île-de-France, fin juillet.
Après le ballotage des élections municipales et un énorme piratage informatique, les services de la Ville de Marseille n’ont pas lancé d’appel à projets pour une offre culturelle estivale...
La longue traîne des annulations de festivals se poursuit, à l’image de celui de Sablé-sur-Sarthe.