Sociologue et journaliste, Laura Cappelle a tenté de remonter aux plus anciennes traces laissées par la danse dans le temps, souvent oubliées dans l’histoire de l’art. Pour cela, elle a réuni autour d’elle, vingt-sept spécialistes de la danse en Occident pour une synthèse rigoureuse et très référencée des connaissances à ce jour. L’effort est louable car l’ouvrage peut aussi bien être lu par un professionnel de la danse que par un enseignant, un étudiant ou un simple amateur, spectateur assidu des plateaux de danse. Précédé d'un avant-propos du danseur et chorégraphe américain William Forsythe, cet ouvrage décrypte le mouvement à la lumière des dynamiques sociales, culturelles et artistiques qui l'ont façonné. Toutes les danses y ont leur place, qu’elles soient contemporaines, classiques, apolliniennes, politiques, populaires… On découvre ici avec intérêt les premiers indices de transes dansées, une analyse historique des différentes étapes qui ont mené à la libération moderne du corps, les codes des ballets de la Renaissance, les danses traditionnelles de l’Ancien Régime ou encore une approche assez complète de la création chorégraphique actuelle. Chercheuse associée au Centre de recherche sur les liens sociaux (Cerlis), Laura Cappelle travaille aussi comme critique de danse et de théâtre pour le New York Times, le Financial Times ou encore Dancing Times. Elle livre ici un ouvrage qui fera référence. Un bel investissement pour un panorama complet, tout à la fois historique, esthétique et politique de la danse à travers les âges et les sociétés du monde occidental.
Laura Cappelle (dir.)
Seuil, 416 p., 31 €