Alors que les Zébrures d’automne se sont achevées le 2 octobre, avec une fréquentation de 60% pour les propositions payantes (soit 15% de baisse par rapport à une année hors Covid), l’équipe des Francophonie s’inquiète de perdre son point central habituel pendant la manifestation : l’ex caserne Marceau qui accueille bureaux, artistes et public. Un projet immobilier est prévu sur le site et Hassane Kassi Kouyaté, directeur des Francophonies, déplore n’avoir aucune perspective concrète de nouveau lieu pour les prochaines éditions : « La Ville met la caserne à la disposition du festival depuis 25 ans. Là, elle nous informe que les travaux vont débuter et nous n’avons aucune solution alternative qui nous permettrait de nous projeter pour la prochaine édition. » Contactée, la Ville de Limoges répond par une ellipse : « La caserne Marceau ayant vocation à être totalement restructurée dans le cadre d’un projet de quartier dont les travaux ont déjà démarré, nous étudions les conditions de poursuivre l’accueil du Festival des francophonies de manière adaptée au regard du calendrier des travaux. »
Plus globalement, Hassane Kassi Kouyaté (récemment retoqué lors de sa candidature au Théâtre de L’Union, CDN de Limoges) regrette de ne pas avoir non plus de lieu pour la création : « La Ville met des bureaux et la maison des auteurs à notre disposition mais nous n’avons pas de lieu pour les résidences. Je dois trouver des accords avec d’autres théâtres en France pour des mises à disposition de plateaux. Cela débouche sur une création à deux vitesses au sein des francophonies, entre les artistes des “francophonies du nord”, qui ont plus facilement accès à des salles avec leur réseau de partenaires, et ceux des “francophonies du sud”. Par ailleurs, nous sommes chaque année dépendants des disponibilités des théâtres partenaires en Haute-Vienne pour l’accueil des représentations. Je me suis engagé sur 14 créations l’an prochain et je ne sais pas où elles pourront être jouées. » Directeur des Francophonies en Limousin depuis trois ans, Hassane Kassi Kouyaté prévient : « On ne peut pas dire que l’on n’est pas aidés car nous avons des subventions de l’État, du Département et de la Ville. Mais les moyens ne sont pas à la hauteur. Je vais faire le bilan du festival et faire le point avec les tutelles car la question que pose plus globalement la situation du festival est : quel est aujourd’hui le projet de l’État pour la valorisation des Francophonies ? »
Tiphaine Le Roy
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°501
Légende photo : Hassane Kassi Kouyaté
Crédit photo : Christophe Péan