Le temps est loin où Vincent Carry, à peine majeur, programmait des événements au Toy Club, à Lyon. C’était en 1989 et l’électro était encore l’apanage de lieux alternatifs. Cette année, l’équipe de Nuits sonores, qu’il dirige, a accueilli 145 000 festivaliers sur l’événement lyonnais phare de l’association Arty Farty. La déclinaison jeune public «Mini sonore» accueille même les jeunes festivaliers biberonnés par leurs parents à un genre musical qui s’est très largement démocratisé. Vincent Carry a pu observer de près cette évolution. Après des études en communication et marketing à Londres au début des années 1990, il continue de programmer des événements dans des clubs lyonnais, au Zoo, puis à l’Opera mundi, sur les pentes de la Croix- Rousse. En parallèle, il crée un magasin de disques puis une agence consacrée à la promotion des musiques électroniques, mais l’expérience tourne court. En résumant quelque peu l’histoire, il est possible de considérer que le projet Nuits sonores est né au lendemain du 21 avril 2002. Celui qui était alors journaliste musique et cinéma pour le groupe Lyon Poche, à des fins plus alimentaires que par véritable passion, indique : «J’ai rendu ma carte de presse et cessé cette activité car je considérais que les médias avaient une responsabilité dans l’arrivée du Front national au second tour.» Le projet Nuits sonores est imaginé au cours de l’été qui suit avec quelques amis. certains «historiques» de Nuits sonores, comme Violaine Didier, Frédérique Joly et Pierre-Marie Ouillon, font toujours partie de l’équipe d’Arty Farty.
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Tiphaine Le Roy
Crédit photo : Julien Mignot