L’Atelier de la danse qui devait initialement ouvrir dans l’ex-musée Guimet de Lyon en 2021 ou 2022, ne se fera pas. Un communiqué de la mairie de Lyon du 2 octobre enterrait le projet au motif de la dérive financière d’un projet qui, effectivement, enregistre les déconvenues. Le dernier conseil municipal de Lyon de l’ère Gérard Collomb, le 27 janvier 2020, avait confirmé l’engagement de la Ville à hauteur de 31,2 millions d’euros pour la réhabilitation du musée Guimet. Nathalie Perrin-Gilbert, alors conseillère municipale, s’était abstenue. Depuis, elle est devenue adjointe au maire, chargée de la culture, et son opposition à ce projet reste profonde : « C’est une question plus globale, déclare-t-elle. L’ancienne équipe nous a laissé une dette patrimoniale considérable et il s’agit pour le moment de chiffrer la situation. Nous établirons alors un schéma directeur sur plusieurs années ». Le musée Guimet sera inclus dans ce programme.
Pour le moment, il convient de « reloger » les projets qui devaient trouver place dans ce bâtiment. Pour les services archéologiques, la solution la plus simple serait de demeurer dans les locaux de l’ancienne école des Beaux-Arts qu’il faudra restaurer. Le projet de l’Atelier de la danse est plus complexe. Le communiqué du 2 octobre reconnaissait son caractère d’urgence. Cela impose de proposer une implantation, avec une contrainte forte car Nathalie Perrin-Gilbert réaffirme l’engagement à traiter ce projet en « priorité » et confirme vouloir tenir le délai de la moitié du mandat, soit 2023. Le choix se porterait sur le groupe scolaire Kennedy (15 rue Jean Sarrazin) qui présente l’avantage d’être à quelques rues de l’actuelle Maison de la danse, et d’avoir déjà fait l’objet de diagnostics et d’études de réhabilitation.
« Nos services ont déjà commencé à y travailler, insiste Nathalie Perrin-Gilbert. Il s’agit de revenir à un projet comme la Fabrica d’Avignon qui avait inspiré initialement l’Atelier. Il comportera deux studios de création, une salle de répétition d’une superficie comparable au plateau de la Maison de la danse et je souhaite un lieu de vie pour réunir les artistes. Il n’y aura pas la salle de 500 places avec gradin qui avait fait déraper le projet de Guimet ». Cet atelier se déploierait sur environ 2 000 m2 (deux fois moins que le programme Guimet). Le chiffrage est en cours mais l’équipe municipale compte sur le soutien de l’état et de la Région (respectivement 5 millions et 1 million d’euros). Le reste de l’emprise foncière serait occupé par une école. Pour l’hébergement des compagnies, la municipalité envisage des lieux de résidence à la Villa Gillet, aux Subsistances, ou au-dessus du musée de l’Imprimerie. Emblématique de la vie culturelle Lyonnaise, la Maison de la danse va donc devoir encore changer de pied.
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°480
Légende photo : La compagnie Amala Dianor, le 28 octobre à la Maison de la danse
Crédit photo : Jef Rabillon