Alors que la consommation d’alcool est une habitude culturelle fortement ancrée dans les musiques actuelles, le secteur commence à s’interroger sur ses limites et paradoxes.
Un nouveau tabou se fissure. Si celles et ceux qui s’emparent du sujet sont parfois taxés d’« empêcheurs de tourner en rond », partage Lisa Bélangeon, coordinatrice générale du festival Au foin de la rue, leurs inquiétudes reposent pourtant « sur de vrais risques et la conscience que les conséquences peuvent être graves ». Le sujet est polymorphe : des publics aux salariés en passant par les artistes et les bénévoles, les points de départ divergent et viennent aussi bien bousculer des habitudes que des modèles économiques.
Réduire le cumul des risques
Dans l’équipe d’Au Foin de la rue, le sujet est impulsé par une commission bénévole, sous l’angle des publics. Depuis une dizaine d’années, des actions se mettent en place progressivement : dispositif de sécurité en partenariat avec la protection civile, navettes, prévention, dépistages d’alcoolémie, mise à disposition d’eau, prix des softs inférieurs à ceux de l’alcool, etc. Au-delà de la sécurité routière et sanitaire, il s’agit également de prévenir des « comportements excessifs », en cohérence avec les programmes de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. À L’Autre canal, SMAC de Nancy, le directeur, Sébastien Étienne, a pris le parti de « rappeler le cadre », noir sur blanc. « Rien d’innovant ou de renversant », mais « un besoin de réinformer les équipes du bar régulièrement ». Depuis septembre 2024, la salle va plus loin en expérimentant des soirées sans alcool fort ni bières fortes, lors des événements terminant à 5 heures.
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Par Julie Haméon
Légende photo : Lisa Bélangeon, coordinatrice générale du festival Au foin de la rue (Mayenne)
Crédit photo : D. R.