Même si les têtes ne sont pas à la fête, le festival Artdanthé célèbre sa 25e édition du 11 mars au 1er avril avec toujours cette acuité qui a fait de la manifestation créée par José Alfarroba à Vanves et dans son théâtre municipal l’un des révélateurs le plus intéressant pour les arts du spectacle. Mais si la manifestation a repris dès l’année dernière son fonctionnement normal, Anouchka Charbey qui dirige à la fois la manifestation et le théâtre, a été informée dans le courant du dernier trimestre 2022 que le budget global sera diminué d’environ 30 %.
« Le festival 2023 est assuré et il ne sera pas affecté, rassure-t-elle d’emblée, avant de préciser, mais je ne sais pas pour l’année prochaine. Nous avons une année pour trouver une solution. Il n’y a pas de budget spécifique pour le festival, il est intégré dans celui du théâtre et s’il n’est pas question de supprimer cette manifestation, il est clair qu’avec 25 ou 30 % de baisse de subvention, il n’est pas possible de l’envisager sous la forme actuelle ». La directrice n’accable pourtant pas la municipalité qui a toujours soutenu cette manifestation emblématique : « la Ville a accumulé les difficultés de financement. Elle est bien gérée, mais avec l’augmentation du point d’indice, de l’énergie, l’inflation il manque un million pour boucler le budget ! Tous les services municipaux sont impactés. Certes la culture plus que d’autres, mais c’est aussi le plus gros poste budgétaire en dehors des services régaliens. En prenant le poste [Anouchka Charbey a succédé à José Alfarroba en 2015], je savais qu’il me faudrait gérer des baisses, mais là, c’est dur. »
Pourtant, l’édition 2023 du festival ne baisse pas pavillon et Vanves invite 7 festivals internationaux à présenter des chorégraphes émergents, dont beaucoup n’ont jamais été vus en France. « Nous avons une chance : la Ville nous laisse gérer l’artistique comme nous le voulons. On nous dit qu’il y aura des baisses mais on ne nous impose rien. Cela éloigne le vrai risque qui est celui du déconventionnement, comme pour certain de nos collègues de la région, reconnaît encore Anouchka Charbey qui admet cependant qu’il va lui falloir trouver une forme nouvelle pour assurer la pérennité de la manifestation.
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°530
Légende photo : Anouchka Charbey
Crédit photo : D. R.