Réagissant aux annonces du 18 mars, par le ministre de la Culture sur les aides au secteur, le Prodiss juge que les 11,5 M€ du CNM et les 5 M€ du ministère pour les autres disciplines que la musique et les variétés représentent un « effort totalement décorrélé de la réalité : il est dérisoire, en termes de montant, au regard de la situation actuelle et des nécessités réelles de la filière ». Avec le cabinet EY, le Prodiss évalue à 590 M€ la perte totale de chiffre d’affaires (recettes de billetterie, contrats de cession de spectacles, locations de salles, recettes annexes de bar, restauration, sponsoring…) causée par l’interruption forcée des activités de l’ensemble du secteur du spectacle vivant privé, du 1er mars jusqu’au 31 mai, soit 477 M€ pour la perte de chiffre d’affaires des 360 entreprises membres du Prodiss et 63 M€ de perte de chiffre d’affaires des théâtres et producteurs privés représentés par le Syndicat national du théâtre privé (SNDPT), ainsi que 50 M€ pour les cabarets représentés par le Syndicat national des cabarets et music-halls (Camulc).
Il s’agit donc là d’annulations de chiffres d’affaires prévus, sachant que, parallèlement, la situation entraîne aussi une perte d’emploi : « 20 400 artistes et techniciens engagés en CDD d’usage se retrouvent menacés, poursuit le Prodiss. A ceux-ci, s’ajoutent 8 506 personnes employées de façon permanente au sein des entreprises de production, diffusion et d’organisation des spectacles et des festivals, dont l’activité va être arrêtée sur la période. Du côté des cabarets et des théâtres privés, ce sont respectivement 3 500 et 5 500 personnes dont l’activité est menacée. »
Yves Perennou
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°469
Crédit photo : D. R.