Une perte de revenu nette de 870 euros en moyenne sur l’année 2022 pour les musiciens. C’est le spectre qui plane sur ce secteur de l’intermittence, si l’on s’en tient à l’étude du SNAM-CGT menée auprès d’un échantillon de 506 participants du 3 juin 2021 au 20 juin 2021. Avec un volume d’emploi de 2021 qui va directement se répercuter sur le montant des allocations journalières de 2022, perpétuant les baisses de revenus sur au moins une année, deux pour ceux qui tomberont dans les fameux « filets de sécurité ».
Rappelons qu’au 31 décembre 2021, trois « filets » de ce type prendront le relais de l’année blanche : une extension de la période d’affiliation pour parvenir à rassembler les 507 heures nécessaires au maintien dans le régime d’assurance chômage, une « clause de rattrapage » moins exigeante et une allocation de professionnalisation et de solidarité (APS) pour ceux ne parvenant pas à réunir le nombre d’heures nécessaires à leur ré-inclusion dans l’intermittence. D’après la CGT, 73 % des personnes concernées auront effectué moins de 507 heures entre mars 2020 et décembre 2021. Pour ces artistes, en particulier ceux qui ont ouvert des droits début 2020, c’est la date de l’ancienne inscription au guichet qui déterminera leur prise en charge dans les « filets de sécurité » et donc une baisse de ressources avec même le risque d’un basculement vers le régime général.
Contrairement à ceux qui se sont inscrits au printemps ou à l’été 2019 qui pourront conserver une allocation journalière satisfaisante grâce aux mesures d’allongements de la période de recherche. La CGT regrette à ce propos que le très faible volume d’emploi de l’an dernier mette en péril les primo- entrants dans le régime de l’intermittence, ceux qui y ont mis un pied début 2021. Toujours selon l’étude, pour la période juin-août 2021, les individualités sondées avaient en moyenne prévu 124,7 heures de travail, volume amputé de plus de 50 % par rapport à 2019 (250,3 heures). Cette moyenne s’effondre en septembre-décembre 2021, presque divisée par quatre, pour atteindre un poussif total de 55 heures contre 213 heures en 2019. Le SNAM-CGT réclame « plus que jamais, une prolongation des droits jusqu’à un an après la reprise réelle et totale du travail » ainsi qu’un « plan de soutien ambitieux à l’emploi pour que cette reprise puisse enfin avoir lieu ».
Nicolas Mollé
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°498
Source : SNAM-CGT