Les scènes de musiques actuelles (SMAC) s’adaptent et mettent en place des alternatives aux concerts debout en salle, toujours proscrits. À Dijon, la Vapeur va proposer des concerts en extérieur, tant que la météo le permettra. L’EMB Sannois (Val d’Oise) utilisera son toit-terrasse. « Au début, nous étions beaucoup à refuser d’organiser des concerts assis et masqués, mais nous avons conscience que la situation va durer. On ne peut pas ne rien faire. À nous, aux artistes et à leurs producteurs d’inventer d’autres formes que les concerts debout », avance Yann Rivoal, directeur de la Vapeur. Les concerts y seront plus courts, sans première partie, en configuration réduite et assise s’ils sont en intérieur. Le lieu a loué 300 sièges pour sa grande salle (1 200 places debout).
À Angoulême, la Nef envisage des concerts à la scène nationale. « Nous devons faire preuve de souplesse et d’agilité. Un concert de rap comme celui de Josman le 18 septembre devant 190 spectateurs n’est pas rentable pour l’artiste, vu ses frais techniques », estime Benjamin Jardinier, responsable de la communication de la Nef. Les quatre sorties de résidences prévues en septembre se feront en petits comités, soit 50 spectateurs assis. Au Havre, le Tétris propose son premier concert le 17 septembre, avec deux options : en extérieur ou bien en intérieur avec 240 places assises, selon les instructions de la sous-préfecture. Didier Super et Pierre-Emmanuel Barré avaient prévu de doubler leurs représentations, avant que la distanciation soit abandonnée pour les concerts assis « La situation financière est plus compliquée pour les producteurs et les artistes que pour les SMAC », confie Franck Testaert, le directeur du Tétris.
Les programmations seront très françaises après les reports d’artistes étrangers. Le Grand Mix, à Tourcoing, utilisera le bar de son club pour la grande salle et vice-versa afin que les spectateurs puissent boire un verre (assis) entre deux concerts. La salle diversifie ses propositions en formule assise, avec conférences ou projections autour de la musique. Son directeur, Boris Colin, comprend mal l’interdiction des concerts debout : « Nous avons le sentiment de deux poids deux mesures. Nos salles de concerts ne sont pas plus dangereuses que des centres commerciaux ou des métros. »
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°477
Légende photo : Le Grand Mix, à Tourcoing
Crédit photo : Emmanuel Poteau