Le SMA se mobilise face aux crises

    SMA

    Le Syndicat des musiques actuelles (SMA) a tenu son congrès annuel les 10 et 11 septembre à la Carène, à Brest (Finistère). La salle de concert aurait dû être labelisée scène de musiques actuelles au même moment, mais l’irrésolution au sommet de l’État l’en a empêché. Différents ateliers étaient proposés aux adhérents sur la mobilité des publics, l’adaptation au changement climatique, ou encore la question des addictions dans les équipes. Le grand débat, « Mobilisation : quelle implication de notre filière face aux défis actuels ? », interrogeait l’attitude du secteur face aux crises démocratique, économique, sociale ou environnementale. Aurélie Hannedouche, la directrice du SMA, relate : « Quel récit et quelle vision de la société souhaitons-nous porter face au Rassemblement national ? Nous devons dépasser nos intérêts sectoriels pour nous emparer de sujets sociétaux. Mais nous savons très bien communiquer avec nos communautés, moins avec le reste de la population. » 

    Des « fonds » d’inquiétude 
    Plusieurs dispositifs gouvernementaux interrogent le secteur des musiques actuelles. Le Fonds festivals, instauré par Roselyne Bachelot, sera-t-il reconduit après 2024 ? Pourrait-il s’articuler avec le plan Culture et ruralité voulu par Rachida Dati en faveur des festivals ruraux ? Ce plan prendra-t-il effet avec le ou la prochaine ministre de la Culture ? Le contrat d’engagement républicain imposé aux associations subventionnées pose également question. « Des évolutions seraient également nécessaires concernant la loi LCAP [loi relative à la liberté de la création de 2016, NDR] afin de la renforcer pour éviter les cas de censure », note Aurélie Hannedouche. Enfin, le plafond de 50 millions d’euros de la taxe perçue par le Centre national de la musique sur la billetterie risque d’être dépassé cette année. Le SMA souhaiterait que l’excédent reste dans la filière. Lors de ce congrès, le Conseil national du SMA a été renouvelé pour un quart de ses membres avant d’élire les membres du bureau et le nouveau président du SMA, Stéphane Krasniewski, directeur (lire aussi page 20) du festival Les Suds (Arles), qui succède à Laurent Decès, tout nouveau directeur de la SMAC Stereolux (Nantes). Le syndicat compte à ce jour 616 adhérents.

    Nicolas Dambre

    En partenariat avec La Lettre du spectacle n°566

    Crédit photo : Sébastien Durand