Une circulaire précise l’indemnisation des services d’ordre par les festivals. Mais celle-ci reste à la discrétion de chaque préfet.
Une hausse de 700%. C’est avec stupéfaction que le festival des Eurockéennes a découvert avant l’été le montant demandé par la préfecture du Territoire de Belfort au titre de l’indemnisation des services d’ordre. Elle passait ainsi en une année de 32 000 à 254 000 euros, à effectifs constants. Sur France Inter, Jack Lang déclarait début juillet : «Gérard Collomb fait payer aux festivals d'été des frais de sécurité de plus en plus hallucinants. Pour certains, c'est supportable, pour d'autres, c'est la mort.» Le ministre de l’Intérieur a en effet publié le 15 mai une circulaire relative à l’indemnisation des services d’ordre. Première victime de ce texte : Microclimax, qui devait se tenir du 6 au 8 juillet sur l’île de Groix (Morbihan). Ce nouveau festival doté d’un budget de 16 000 euros s’est vu réclamer 19 000 euros de frais d’indemnisation…
Un outil pour interdire
La coordinatrice de Microclimax, Véronique Lapoudge, relate : «La sous-préfecture de Lorient a demandé un renfort de 40 gendarmes à notre charge, pour une fréquentation au Fort du Gripp de 450 spectateurs par jour. J’ai eu le colonel qui a établi l’évaluation. Il m’a dit qu’elle n’était ni négociable ni contestable. Le maire et les gendarmes connaissaient notre budget. Cette circulaire devient un outil pour interdire des festivals.»
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Nicolas Dambre
Légende photo : Aurélie Hannedouche, déléguée générale du SMA : «Ce n’est pas aux manifestations de supporter les conséquences des attentats, il s’agit de missions régaliennes.»
Crédit photo : Julien Pebrel