Tous les acteurs du spectacle vivant ne sont pas égaux face à une reprise encore incertaine.
Les enjeux sont considérables sur les premières semaines de cette nouvelle saison.
1- Des équipes artistiques aux fortunes diverses
Le festival d’Avignon Off, avec son millier de projets, a été une bouffée d’oxygène pour beaucoup. Il reste que les situations individuelles sont des plus disparates. Certains ont joué beaucoup (les artistes « jeune public », ceux qui étaient dans le Off…) et d’autres presque pas ou très peu. C’est le cas, notamment, dans le secteur musical, faute de festivals. Pour les compagnies en émergence, c’est « le doute, la crainte d’être “invisibilisés”, de ne jamais entrer dans les radars », observe la jeune metteuse en scène Mélicia Baussan. « Les jeunes comédiens ont pris un vrai coup au moral, témoigne Marc Sussi, le directeur du jeune théâtre national (JTN), qui les accompagne dans leur insertion professionnelle à la sortie du TNS et du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. Au-delà des reports et des annulations, il y a chez ceux des promotions 2020 et 2021, la crainte d’être bientôt dépassé par ceux qui sortiront des écoles au printemps prochain sans avoir pu montrer ce qu’ils savent faire. » Une année d’accompagnement supplémentaire a été ajoutée dans le dispositif du JTN. D’autres, pourtant bien plus aguerris, comme Jean-Pierre Dulin (compagnie Tafftas), s’interrogent. Au début de l’été, pas de date ou presque pour la saison prochaine, sur un projet créé juste avant la crise Covid. « J’ai bien un projet de création. Mais est-ce que je serai encore artiste à ce moment-là, si je ne peux plus tourner ? ».
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Par Cyrille Planson
Légende photo : Lionel Bidabé, tourneur Le Mur du songe.
Crédit photo : Stéphane Kerrad