Ouvrir la direction des structures labellisées à la diversité en allant chercher 101 jeunes des quartiers populaires et de la ruralité pour les former à Sciences Po Paris pendant dix-huit mois : c’est le pari de La Relève.
La Relève est d’abord et avant tout une initiative personnelle de Rima Abdul Malak, ancienne ministre de la Culture. Lancé le 4 décembre dernier, le programme « entend détecter, former et mentorer 101 jeunes professionnels entre 25 et 40 ans, puis les accompagner vers des postes intermédiaires, avant de les nommer à des postes de direction dans les structures labellisées du spectacle vivant et des arts visuels ». Ces jeunes seront formés pendant dix-huit mois à Science Po Paris, à partir de la rentrée de septembre 2024. En décembre dernier, la ministre ne s’imaginait sans doute pas être remplacée le mois suivant par Rachida Dati. Celle-ci n’a pour l’instant pas pris position sur la poursuite ou non de La Relève. Sur le terrain, le « casting » est pourtant en cours ; dans les structures, les candidats au mentorat n’ont jusqu’à présent reçu aucun signal indiquant son abandon. Rien d’illogique : d’une part, d’autres dossiers plus lourds et urgents sont sur la table ; d’autre part, le dispositif colle assez bien au storytelling de Rachida Dati pour ses débuts à la Culture. Rima Abdul Malak elle-même a précisé qu’elle entendait la diversité « dans tous les sens du terme, c’est-à-dire sociale ou géographique avec par exemple des personnes ayant grandi en milieu rural. » La ruralité est, justement, le premier chantier ouvert par sa successeure. Dans son discours de vœux aux acteurs culturels, le 29 janvier, la nouvelle ministre a indiqué vouloir « sortir des sentiers battus » : La Relève coche a priori toutes les cases.
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Par Bruno Walter
Légende photo : Moussa Camara, président fondateur des Déterminés
Crédit photo : D. R.