Les auteurs et autrices de théâtre se sont remobilisés et attendent des pouvoirs publics qu’ils prennent mieux en compte leur place dans la chaîne de création.
Une délégation devait être reçue au ministère de la Culture le 16 mars. Un mouvement de circulation d’idées s’est établi entre les écrivains, avec l’objectif de rendre plus visible le travail des auteurs, mais aussi d’améliorer leur situation économique. «En France, tout le monde vit du théâtre, sauf les auteurs, s’étonne Mohamed Kacimi. Il faudrait un peu plus de volontarisme de la part du ministère, comme cela a été fait sur la parité».
C’est un article de Libération du 12 janvier qui a servi d’électrochoc. Le journaliste interrogeait «Auteur, où es-tu ?», en analysant les derniers grandes productions théâtrales à succès, et insistait sur des collectifs et metteurs en scène qui privilégient le travail sur l’image et l’écriture de plateau. Philippe Touzet, président des Écrivains associés du théâtre (EAT) était monté au créneau à travers une tribune (La Lettre du Spectacle du 2 février).
Au-delà de la réaction à vif, bon nombre d’auteurs à l’image de Pierre Notte ou Marion Aubert, appellent à cesser les fausses oppositions entre les métiers et mettent en avant la richesse des formes d’écritures. Des auteurs lancent des propositions, comme Jean-Marc Lanteri qui suggère de promouvoir un dispositif de contrat d’auteur d’une durée de trois ans dans les centres dramatiques nationaux.
La question de la diffusion est aussi mise en avant : difficulté à accéder aux grands plateaux pour des textes contemporains, assèchement général de la diffusion et de la prise de risque artistique de la part de scènes dont les budgets artistiques sont corsetés.
YVES PERENNOU
(En partenariat avec La Lettre du Spectacle du 16 mars 2018)
Légende : Sur la scène du TCI, à Paris, l’autrice Alexandra Badea, dans Mondes.
Crédit photo : Pierre Grosbois