Ce sont 1,12 million de personnes qui ont manifesté ce jeudi en France, selon le ministère de l'Intérieur, dont 80 000 à Paris. Les syndicats avaient appelé à protester contre la réforme des retraites du gouvernement, fixant l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. La CGT-Spectacle, majoritaire dans le secteur, est totalement opposée au report de l’âge légal de la retraite, de 62 à 64 ans. Estimant que « la situation de l’emploi est [dans le spectacle] pire que la moyenne », Elle dénonce une « double peine », arguant que le report de deux ans et l’allongement de la durée de cotisation va fortement pénaliser artistes et techniciens du spectacle dont « les périodes de précarité avant d’atteindre l’âge de départ vont augmenter ».
La Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'action culturelle souligne qu’une « forte proportion d’artistes et de technicien.nes du spectacle » ne sera pas concernée par la retraite minimale à 1 200 euros brut mensuels, pour une carrière longue, « du fait même des périodes de précarité ». Reprenant les arguments de sa confédération, la CGT-Spectacle plaide pour un retour à un départ à 60 ans et une pension minimum au niveau du smic qu’il voudrait à 2 000 euros. Le syndicat souhaiterait aussi une indexation des retraites sur les salaires, un retour aux 10 meilleures années pour le privé et aux 6 derniers mois dans le secteur public pour le calcul des pensions ainsi qu’une hausse du taux de cotisation. Les deux régimes spéciaux du spectacle – à l’Opéra national de Paris et à la Comédie-Française –, répondant à des sujétions spécifiques, ne seraient pas concernés par le projet de l’exécutif. L’ensemble des syndicats et l’essentiel des oppositions appellent à une nouvelle journée d’action ce mardi 31 janvier.
Nicolas Mollé
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°530
Légende photo : Lors des manifestations à Paris, le 19 janvier 2023
Crédit photo : D. R.