Redirection écologique : un consortium piloté par La Belle de mai

    marseille

    Plutôt que d’envisager la seule transition écologique à grands renforts de décarbonation, huit établissements se lancent dans un processus de redirection écologique au sein d’un consortium piloté par la Friche la Belle de mai (Marseille). 

    « L’ouvrage Héritage et fermeture. Une écologie du démantèlement (Divergences, 2021) nous a beaucoup questionnés, notamment autour d’un bâtiment de 100 000 m2 comme celui de la Friche », confie le directeur de la Friche la Belle de mai, Alban Corbier Labasse. Dans le cadre de l’appel à projets Alternatives vertes 2 du plan France 2030, ce consortium a mené son premier comité technique mi-mars. L’objectif est de créer des méthodologies ainsi que des outils de pilotage et d’aide à la décision pour accompagner la redirection à la fois bâtimentaire et programmatique des établissements culturels (de leurs usages, de leurs activités, fonctions et services). 

    Renoncement
    Concrètement, des outils d’assistance à maîtrise d’ouvrage, de comptabilité écologique ou de redirection programmatique seront élaborés. Des accompagnements et des formations naîtront également de ce programme de 3 ans doté d’un budget de 1,3 million d’euros. L’économiste Diego Landivar (Origens Media Lab), coauteur de Héritage et fermeture, est associé au consortium. Il explique avoir étudié les stations de ski face au changement climatique. « Certaines réagissent comme des citadelles, qui tentent de maintenir coûte que coûte l’enneigement, d’autres repensent complètement leur stratégie, comme sentinelles. La redirection écologique complète la transition, déjà menée par la plupart des établissements. » Avec la notion prégnante du renoncement.
    Quatre acteurs culturels font partie de ce consortium : la Friche la Belle de mai, Universcience (Paris), le Centre national des arts de la rue le Citron Jaune (Port-Saint-Louis) et le musée de Grenoble. Auxquels s’ajoutent deux acteurs de la formation, l’institut supérieur des techniques du spectacle et l’Observatoire des politiques culturelles, ainsi que deux acteurs scientifiques, Origens Media Lab et le Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement).

    Nicolas Dambre

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°578

    Crédit photo : Caroline Dutrey