Rachida Dati lance un plan pour la liberté de création artistique

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    Après plusieurs mois d’auditions et de concertation, la ministre de la Culture vient de lancer un plan en faveur de la liberté de création artistique « face à la montée des cas d’atteintes » et pour « lutter contre toute forme de censure ».

    Rachida Dati reconnaît officiellement que cette « liberté essentielle garantie par l’article 1er de la loi de 2016 relative à la liberté de création, à l’architecture et au patrimoine », est clairement ébranlée notamment par de « nouvelles formes d’autocensure des acteurs culturels ».

    Trois axes majeurs
    Ce plan s’articule en trois axes : « structurer la remontée des atteintes aux libertés de création, de diffusion et de programmation artistiques, mieux informer les artistes et les professionnels, et impliquer l’ensemble des parties prenantes pour que le respect de la liberté de création soit un enjeu compris et partagé dans l’ensemble de notre société. » Reconnaissance de son travail précurseur, le ministère va signer une convention pluriannuelle de soutien à l’Observatoire de la liberté de création, pour « conforter ses missions de veille, d’observation et d’accompagnement des professionnels ». Il devient un élément clé du dispositif. 

    Des référents dans chaque Drac
    Dès 2025, le ministère devrait nommer un haut fonctionnaire pour la liberté de création chargé « d’accompagner les acteurs culturels confrontés à des difficultés et de coordonner les actions politiques en faveur de la liberté de création et de diffusion ». Dans les services déconcentrés, le plan installera « des référents » dans chacune des directions régionales des affaires culturelles (DRAC). L’idée étant, pour le ministère, « de constituer un maillage national sensibilisé et mobilisable devant les situation concrètes ». Par ailleurs, il sera constitué un comité de coordination des structures culturelles françaises de soutien aux artistes en exil.

    Sensibilisation et formation
    Le ministère va publier un guide juridique et pratique pour accompagner l’ensemble des acteurs et mettre sur pied des formations spécifiques, avec l’Afdas, pour les dirigeants de lieux de création et de diffusion. Rachida Dati assure également que ses services vont organiser la « sensibilisation » des différentes administrations, mettre sur pied « une veille active sur les cas d’atteinte à la liberté de création avec les associations représentatives d’élus et les collectivités territoriales », et intégrer « une clause sur la liberté de création et de diffusion artistiques dans [ses] dispositifs contractuels », tels que les contrats de territoire pour la création artistique où la liberté de création « tiendra une place centrale ». Une ambition nécessaire.

    Jérôme Vallette

    En partenariat avec La Lettre du spectacle n°572

    Crédit photo : D. R.