Les femmes sont mal représentées sur les scènes de concerts ou de théâtres, ou restent coincées dans des stéréotypes sexués. Le changement viendra de programmations volontaristes.
Les femmes sont toujours aussi peu nombreuses à certains postes : direction de lieux ou de festivals, direction artistique, métiers techniques… les chiffres sont connus. Cette sous-représentation existe aussi sur les scènes de concerts de musiques actuelles. Les causes de ces disparités entre sexes sont multiples. Marie Buscatto, sociologue et autrice de l’étude « Femmes du jazz : musicalités, féminités, marginalisations », analyse : « Les obstacles que rencontrent les femmes sont des processus sociaux cumulatifs dans le temps. Ils commencent dès la petite enfance. Les réseaux de cooptation – très importants dans les arts – favorisent davantage les hommes, à cause des stéréotypes sexués et parce que les membres de ces réseaux sont plutôt masculins, poursuit-elle. Les conventions de travail favorisent les hommes dans l’affirmation de leur position. Et vers 30-35 ans, les femmes envisagent souvent d’avoir des enfants, ce qui représente une contrainte dans leur carrière, contrairement aux hommes. » À ces trois processus s’en cumulent d’autres, portés par les parents (qui poussent vers la pratique ou non, vers tel instrument), les enseignants de musique, les compagnes et compagnons, les programmateurs, les producteurs, les autres musicien(ne)s, les journalistes…
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Par Nicolas Dambre
Légende photo : Marie Buscatto, sociologue
Crédit photo : Julien Pebrel