Le 17 avril, deux cents chorégraphes et danseurs se sont installés sur la place Charles-III de Nancy pour manifester une libération des corps et de la danse. Dès 14h30 et pendant deux heures alternaient des séquences de 20 minutes auxquelles assistaient les passants assez étonnés. Initié par la chorégraphe Sosana Marcelino, ce rassemblement masqué parfaitement organisé rappelait que le métier de chorégraphe comporte un travail d'auteur, d'organisateur et une pratique qui ne peut être suspendue. Le syndicat Chorégraphes associés organisait des « résonnances » de cette manifestation dans plusieurs villes.
A Nancy, le Manifeste avait été précédé, en matinée, d'un temps d'échange au CCN Ballet de Lorraine entre chorégraphes, administrateurs de Chorégraphes associés et représentants du secteur culturel, pour exposer combien les lourdeurs administratives compliquent les conditions de travail des chorégraphes, tandis que la compétitivité et la production dans l'urgence, le manque de soutien et de reconnaissance de la part des tutelles pèsent sur ces artistes. Outre la revendication d’un meilleur partage des ressources, plusieurs idées nouvelles ont été exprimées, comme celle de ne plus lier subventionnement et diffusion dans un théâtre, en vue de faciliter la création dans l'espace public.
La question du partage des outils (celui des CCN) a été débattue, avec une demande d'accès des chorégraphes locaux aux studios ainsi qu'une possibilité pour des artistes régionaux de travailler avec des danseurs salariés du CCN pour des créations hors de la structure nationale. Chorégraphes associés va inviter tous les responsables des « résonnances » et les organisatrices du Manifeste nancéien (Sosana Marcelino et Pascale Manigaud) à un bilan qui servirait de base pour un revendication nationale.
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°493
Légende photo : La Manifeste à Nancy
Crédit photo : Clémence Brach