La qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) n’a pas été une préoccupation majeure dans le spectacle vivant, entre métier passion, importantes charges de travail et management peu assumé. La 5e édition des rencontres professionnelles Prévention des risques dans le spectacle vivant, le 19 juin à Lyon, a mis en avant cette préoccupation récente en matière de prévention, issue d’un accord interprofessionnel de 2020. Pascal Airey, chargé de mission Anact, livrait les trois dimensions d’une démarche QVCT : « Une approche paritaire, une discussion sur ce qui fait la qualité du travail et ses conditions, des expérimentations pour transformer la façon de travailler. » Pour Thierry Teboul, directeur général de l’Afdas, l’après-pandémie a suscité des demandes d’un genre nouveau : télétravail, équilibre vie privée-professionnelle, formalisation des relations de travail… dans un secteur « où il faut livrer coûte que coûte ». « L’attractivité est une question de prévention, mais traitée sous l’angle de la guérison. » Et d’appeler à « une nouvelle grammaire du recrutement ».
Une des conférences interrogeait le dialogue en entreprise, 90 % ne bénéficiant pas d’un Conseil social et économique. Katia Kostulski, professeure des Universités, ne voyait néanmoins pas d’un mauvais œil la disparition des CHSCT, « lieux d’un dialogue nécrosé et théâtral », incitait le dialogue entre pairs (fédérations ou associations de professionnels) avant même le dialogue interne, qui prévient les conflits interpersonnels. La psychosociologue Daphné Gaspari pointait les craintes de certaines directions à ouvrir les vannes d’un dialogue fourre-tout. Claire Roussarie, directrice adjointe de la Comédie de Valence, témoignait de l’accompagnement Impro-Spectacle de 9 structures sur 3 ans, alors qu’une crispation salariale se faisait jour dans le centre dramatique national. Un plaidoyer, rédigé de façon collective, a commencé à être esquissé autour de 18 thématiques, comme égalité, inclusion, formation, rémunérations, charge de travail… Ce texte sera finalisé pour les BIS 2024.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°541
Légende photo : Les rencontres professionnelles Prévention des risques dans le spectacle vivant, à Lyon.
Crédit photo : D. R.