À l’heure où il relance une nouvelle étude sur les pratiques culturelles des Français, Olivier Donnat (Deps - ministère de la Culture) constate une forte prévalence générationnelle. Et un risque réel de désaffection.
Vous avez publié voici quelques années une approche générationnelle des pratiques culturelles. Le sont-elles vraiment ?
On se rend compte que les pratiques culturelles sont profondément générationnelles. Mais aussi que l’on conserve ses pratiques en vieillissant. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il n’y a pas d’effet d’âge susceptible de modifier les pratiques culturelles. C’est un effet de génération. Prenons l’exemple du rock. Écouter cette musique, acheter des albums, aller au concert sur ce répertoire que l’on a découvert jeune, c’est la pratique d’une génération, non exclusive mais dominante. On le voit, la population des artistes rock comme des fans est aujourd’hui plus âgée.
Les pratiques ne survivent pas forcément aux générations, donc ?
Ces pratiques naissent et grandissent avec une génération. Elles subsistent ensuite, mais pas avec la même force, pas avec la même « religiosité » que les fans développent à l’égard de leur pratique. Ce sont les générations qui portent en elles le renouvellement des pratiques artistiques et des esthétiques.
[…] Lire La suite dans La Scène n°89 – Eté 2018.
Propos recueillis par Cyrille Planson
Légende photo : Olivier Donnat
Crédit photo : Julien Pebrel