Que permet la gratuité des spectacles ? Amoindrit-elle la valeur d’une programmation ?
À Aix-en-Provence, le théâtre du Bois de l’Aune tente l’expérience depuis 2011.
C’est l’histoire d’un lieu pérenne qui n’entend pas changer de modèle économique, tout en l’interrogeant. Dans un quartier périphérique de la luxuriante Aix-en-Provence, le Théâtre du Bois de l’Aune est né de Marseille-Provence, capitale de la culture 2013. Dans ce quartier dit difficile du Jas-de-Bouffan, « ce que le théâtre a apporté au quartier, c’est de faire venir le centre-ville », selon Florence T’Kint, chargée de production et administratrice depuis le début de l’aventure. « C’est un théâtre dans un quartier, pas un théâtre pour le quartier. » Dit autrement, « nous n’avons pas vocation à programmer du stand-up », affirme le directeur Patrick Ranchain, « pourquoi ce que je juge beau doit être réservé à la classe bourgeoise des centres-villes ? Tout le monde est apte à tout voir ». Il propose de fait le meilleur avec des spectacles qui tournent largement dans les scènes nationales, voire sont le fruit de directeurs de CDN, comme La Beauté du geste, d’Olivier Saccomano et Nathalie Garraud. 59 levers de rideaux cette saison et 28 propositions différentes. Le mot d’ordre est l’art et la façon de relayer l’information. Les deux chargées de relations avec les publics parlent d’abord du spectacle aux potentiels spectateurs, la gratuité n’arrive qu’en deuxième information qui ne figure pas en une de la plaquette.
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Par Nadja Pobel
Légende photo : Patrick Ranchain, directeur du théâtre du Bois de l’Aune
Crédit photo : D. R.