Burn-out, choix de vie bouleversé par la crise de Covid, envie d’ailleurs, ces professionnels du spectacle vivant font le choix de quitter le secteur. Avec des motivations et des espérances différentes.
Aujourd’hui quel est le ou la professionnel(le) du spectacle vivant qui n’a pas dans son entourage proche un collègue, un ami, une connaissance qui a fait le choix de changer radicalement de métier et de vie ? Une situation inimaginable voici encore cinq ou dix ans, ces années où les carrières se poursuivaient sans anicroche, de manière linéaire, au sein d’une même structure ou dans une évolution finalement assez logique. Certes, la crise de Covid a amplifié ce mouvement, mais les racines du
phénomène sont ancrées, et renvoient à un mal-être plus profond. Crise de sens, déconnexion totale entre les valeurs portées par les structures et la réalité du travail, épuisement professionnel, transformation décevante du métier... Les mots sont durs. Parfois, la réalité l’est tout autant.
Au révélateur de la crise Covid
La crise sanitaire, avec son cortège de tensions, de craintes et d’annulations, n’a pas été sans conséquence sur le rapport que chacun entretient au travail. On le sait, et l’on n’a sans doute pas fini d’en mesurer les effets. Pour certains, elle a eu l’effet d’un révélateur, mettant au jour des failles, des questionnements enfouis. Chargé de production et administrateur reconnu dans le métier, Joachim Gatti a quitté, en 2019, la compagnie La Petite Fabrique avec laquelle il collaborait depuis dix ans « pour voir autre chose », explique-t-il. Il a rejoint Raphaëlle Boitel et là, « le Covid-19 est arrivé. Nous étions en plein confinement, j’étais loin du plateau. Je travaillais sur des annulations, des projets sans réelles perspectives ».
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Par Cyrille Planson
Légende photo : Joachim Gatti, d’administrateur de compagnies à importateur de produits d’alimentation
Crédit photo : D. R.