Le bras de fer entre le directeur historique du Théâtre Toursky et la Ville de Marseille a pris une dimension nationale. D’abord par l’écho médiatique de cette affaire (La Lettre du spectacle du 10 février), relayée par La Croix dès le 13 février, puis l’AFP, Le Monde, Libération et Le Figaro. Puis par les soutiens apportés à Richard Martin, qui avait entamé le 7 février une grève de la faim pour contester la décision de la Ville de baisser sa subvention de 80 000 euros (sur un million) et d’établir une convention d’occupation temporaire de ce bâtiment municipal d’un an, alors que le théâtre n’en dispose plus depuis 2014. Philippe Caubère, Clémentine Célarié, Bernard Lavilliers, les députés LFI François Ruffin et Jérôme Legavre, Mourad Merzouki ou encore Jean-Michel Ribes ont signé la pétition défendant Richard Martin. Daniel Mesguich tacle sans le nommer l’adjoint à la culture, Jean-Marc Coppola, « dont le cynisme vraisemblablement le dispute à l’inculture ».
Renaud Muselier, président de la Région Sud, a même apporté son soutien à Richard Martin. Ce dernier a mobilisé ses réseaux et les artistes passés par son lieu en invoquant une menace pour la survie même du Théâtre Toursky. Contacté, Jean-Michel Ribes, ancien directeur du Théâtre du Rond-Point, avoue « ne pas bien connaître le dossier mais soutenir Richard Martin et son théâtre hors piste ». Localement, les responsables de lieux culturels n’expriment publiquement ni leur appui, ni leur désaccord. Interrogés, certains évoquent « un chantage » (quatre grèves de la faim à son actif), d’autres expliquent ce silence par le soutien de la municipalité. Hospitalisé, Richard Martin, 79 ans, souhaite une convention de trois ans. Il aurait mandaté un avocat pour tenter une médiation avec la Ville, alors que le dialogue est rompu depuis plus d’un mois.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°533
Légende photo : Richard Martin
Crédit photo : D. R.