Les modèles anciens ont sans doute vécu. Un nouveau projet peut toujours émerger avec un rapport au territoire, à la population et à la création sensiblement différentes.
Faiblesse des ressources propres, hausse des charges fixes, baisse des budgets artistiques... Les états généraux des festivals ont mis des mots sur une situation que leurs directeurs et directrices connaissent bien. Le chercheur Emmanuel Négrier, docteur en science politique et directeur de recherche au CNRS, en dénombre environ 6 000 en France pour plus de 11 millions de spectateurs chaque année. Pourtant, et c’est tout le sens de ces états généraux, les festivals restent dans l’angle mort des politiques culturelles. Pandémie ou pas, l’heure est-elle à la création de nouveaux festivals, à l’ouverture de nouveaux modèles, ou à la préservation d’un paysage très affecté par la crise qui précédait même l’apparition de la Covid-19 ?
Cofondatrice (avec Florian Bourdot) et directrice de production du festival Bordeaux Open Air, Camille Cabiro est convaincue qu’il faut aller de l’avant. « Je pense que tout est encore possible si l’on est guidé par sa passion et que l’on est profondément motivé. Il faut du temps. Lorsque nous avons créé Bordeaux Open Air, voilà 6 ans, il nous a fallu convaincre. Et cela ne se fait pas en un an ». Elle tempère aussitôt son enthousiasme initial en rappelant le courage des organisateurs : « Chaque année rajoute des contraintes : les mesures renforcées sur la sécurité suite aux attentats, les protocoles sanitaires liés à la pandémie, les conséquences encore mal définies du décret son... »
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Par Cyrille Planson
Légende photo : Camille Cabiro, cofondatrice et directrice de production du festival
Bordeaux Open Air
Crédit photo : Rodolphe Escher