Les six pôles culturels régionaux des Pays de la Loire ont mené une enquête flash afin de documenter les conséquences économiques des coupes budgétaires, essentiellement celle de la Région – dont ils sont aussi victimes –, sur l’écosystème culturel et qui se résume en un mot : « Inquiétudes ».
Les données collectées auprès de 736 acteurs des filières culturelles (arts visuels, spectacle vivant, musique, patrimoine, livre et lecture, cinéma et audiovisuel) recouvrant l’ensemble le plus large possible de structures et de professionnels sont éloquentes. Les deux tiers des structures étant implantées en Loire-Atlantique, Département qui a déjà annoncé une baisse de ses interventions, les coupes régionales sont d’autant plus impactantes.
Impact sur l’emploi
Concrètement, « 2 443 personnes sont menacées suite à une diminution ou à un arrêt des financements publics en 2025 en Pays de la Loire », soit 36,5 % des emplois des 736 structures interrogées (CDI, CDD ou intermittents). Plus loin, la moitié des structures sondées envisagent d’ores et déjà « le gel des recrutements, la non-reconduction de contrats de prestataires et de CDD ou même le licenciement économique de personnels permanents ». 35 % d’entre elles craignent « la non-reconduction des contrats intermittents » (artistes et techniciens du spectacle vivant, de la musique et de l’audiovisuel).
Arrêt total de l’activité
Chez les artistes-auteurs et entrepreneurs individuels, 25,4 % anticipent «la fin probable de leur activité», du fait de la réduction des financements de leurs partenaires et clients. «La crise de l’emploi culturel aura des répercussions sur d’autres secteurs d’activité liés à la culture, tels que la sécurité événementielle, la billetterie, la restauration, l’hôtellerie, la communication...», assurent les pôles régionaux. Enfin, plus largement, 43 % des structures subventionnées estiment qu’«un arrêt des financements publics en 2025 menacerait la totalité de leur activité». Par ailleurs, les structures interrogées craignent « un resserrement de leurs activités sur leur cœur de métier », écartant de fait des actions plus larges d’accès à la culture pour tous.
Jérôme Vallette
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°572
Crédit photo : D. R.