Pass Culture : le ministère reprend en main la SAS avec une pilote expérimentée

    Laurence Tison-Vuillaume

    La nomination de Laurence Tison-Vuillaume à la présidence de la SAS Pass Culture sonne comme sa « reprise en main » par la Rue de Valois, ce que recommandait d’ailleurs la Cour des comptes.

    Cette nomination sonne aussi le début de la réforme voulue par Rachida Dati, sous la pression de plusieurs rapports, dont celui, très critique, de l’IGAC (2024) qui avait été chapeauté par Laurence Tison-Vuillaume, alors cheffe de l’inspection générale des affaires culturelles où elle a mis en place une réforme complexe de son administration. 
    Pass Culture dans sa part individuelle est, selon les plus optimistes, « un succès relatif », comme le qualifie Christopher Miles, directeur général de la création artistique (DGCA) du ministère, avec 4 millions d’utilisateurs et 87 % d’une classe d’âge. Car il manque « les jeunes les plus éloignés de la culture […] et d’inciter les jeunes à une plus grande diversification de leurs pratiques ». Le ministère travaille déjà à un « bonus pour les jeunes les moins aisés, déscolarisés ou en situation de handicap […] le développement de la géolocalisation, de la médiation et de l’éditorialisation ». 

    Les inspections en soutien
    Mais la commande de Rachida Dati vise aussi l’élargissement du conseil stratégique « en prise avec les acteurs de terrain », une « transparence totale dans les critères d’éligibilité » et, enfin « un contrôle strict des coûts de fonctionnement » qui ont tendance à filer. La haute fonctionnaire (HEC, ENA), qui a œuvré à la Cour des comptes (2007-2011), dirigé le cabinet de Françoise Nyssen (2017-2028), ou encore été adjointe au DGCA (2013-2017) a aussi eu une expérience d’élue locale (maire adjointe de Rouen, puis vice-présidente de la région Haute-Normandie). 
    Elle sera appuyée par « l’Inspection générale des finances, l’IGAC et l’Inspection générale de l’Éducation nationale. »  La prise de contrôle est totale, et semble nécessaire politiquement tant le dispositif fait face à de l’hostilité, notamment du spectacle vivant. Mais aussi désormais de la vice-présidente, très écoutée, du Sénat, Sylvie Robert (PS) : « Je pense que tout cet argent doit revenir à la création artistique et à l’éducation artistique et culturelle. Créons en ce sens un pass universel de la maternelle au bac au moins. »  

    Jérôme Vallette

    En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°576

    Légende photo : Laurence Tison-Vuillaume

    Crédit photo : Didier Plowy