Après le ballotage des élections municipales et un énorme piratage informatique, les services de la Ville de Marseille n’ont pas lancé d’appel à projets pour une offre culturelle estivale, comme à Paris. « Les acteurs culturels savent travailler ensemble et imaginent déjà de nouvelles formes », assure Anne-Marie d’Estienne d’Orves, adjointe à la culture. Guy Carrara, directeur d’Archaos, pôle national cirque, avance : « Nous attendons le second tour des municipales pour connaître les demandes de la Ville, alors que beaucoup de Marseillais ne partiront pas en vacances. De nombreux d’artistes sont dans l’attente de faire des choses. » Certains opérateurs prendront également peu de vacances cet été. Pierre Sauvageot, directeur de Lieux Publics, centre national de création en espace public, estime : « Les compagnies régionales ont été plus impactées que nous. On peut imaginer des propositions corona-compatibles dans l’espace public plus facilement qu’en salle. Mais nous devons tâter le terrain. » Située dans les quartiers Nord, la Cité des arts de la rue se tient donc prête à accueillir du public cet été.
Dans ces mêmes quartiers, le Zef, scène nationale de Marseille, peut compter sur les artistes qu’elle accompagne, explique Francesca Poloniato, la directrice : « Lors de nos présentations de saison les 16 et 17 juin, nos artistes associés présenteront de petites formes. Je vais contacter d’autres artistes pour le jeune public. Les artistes seront présents cet été, même si nous avons besoin d’une pause de deux semaines après avoir été très mobilisés durant les deux mois de confinement. » Le 15 juin, la Friche Belle de Mai rouvrira progressivement au public. « Nous montons une programmation d’interventions dans l’espace public avec les 70 structures abritées à la Friche. Lectures, danse, écoutes musicales… nous occuperons tout l’espace de la Friche. » confie son directeur général, Alain Arnaudet. Enfin, le festival Marseille Jazz des cinq continents – dont la 20e édition prévue en juillet a été annulée – souhaite investir la ville. Le directeur, Hugues Kieffer, indique : « Nous souhaitons proposer des formats cabaret ou club adaptés aux lieux pour des concerts intimes ou festifs, gratuits ou à tarifs très réduits. L’occasion de renouer avec les artistes locaux.»
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°474
Légende photo : A la friche Belle de Mai
Crédit photo : Caroline Dutrey