Frédéric Roels, directeur de l’Opéra Grand Avignon, a adressé un mot chargé d’émotion au public, le 22 mai, pour le premier spectacle de la saison, L’Art d’Aimer, chorégraphie de Jean-Claude Gallotta pour le ballet de l’opéra. C’est aussi le premier spectacle de son mandat commencé le 1er septembre 2020 dans un théâtre en chantier. « Les travaux sont finis, souffle-t-il. L’inauguration aura lieu en octobre. » Le budget atteint 19 millions d’euros. « Il a fallu reprendre des fondations jusqu’à la toiture. Tout a été refait sauf la maçonnerie principale, mais l’esprit du bâtiment a été préservé. » Depuis 2017, les spectacles se déroulaient à l’Opéra Confluence, salle provisoire en bois qui sera démontée et revendue.
Cette troisième semaine de mai s’achevait la réception des candidatures pour la direction du ballet de la maison, une compagnie de 12 danseurs. Il y a eu 41 candidats, autant que pour le CCN de la Rochelle, a priori plus prestigieux. Cet intérêt tient aussi à la rupture que souhaite le directeur : « l’Art d’Aimer, de Jean-Claude Gallotta, est emblématique de l’orientation que je souhaite donner à ce ballet. Il avait une direction néo-classique avec éric Belleau, restait très centré sur Avignon où il donnait quelques spectacles et pas de tournée importante. Il faut le faire évoluer vers des esthétiques plus ouvertes avec quelques grands noms de la danse qui étoffent le répertoire et des pièces susceptibles de tourner. »
Ce projet se traduit dans la recherche d’un directeur qui soit chorégraphe à temps partiel, ayant déjà sa compagnie. « Quelqu’un qui a une certaine réputation et qui permette de faire tourner le ballet sur son nom et son réseau. Par ailleurs, je souhaite qu’il y ait des signatures diverses. Le directeur sera le garant artistique, s’occupera des danseurs et de leur évolution, proposera son travail mais laissera aussi du temps pour d’autres écritures. Nous avons une maîtresse de ballet qui s’occupe au quotidien de la compagnie, elle l’a gérée seule pendant une saison, mais nous avons besoin d’un chorégraphe pour l’avenir. » Cinq productions sont annoncées pour la saison à venir, une tournée du ballet en janvier 2022 et des perspectives : « L’idéal serait d’avoir un ou deux danseurs en plus pour permettre cette activité. »
Philippe Verrièle
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°495
Légende photo : L’art d’aimer, chorégraphie de Jean-Claude Gallotta
Crédit photo : Mickael & Cédric Studio Delestrade