Moins d’anticipation, tout à la dernière minute, les achats de places de spectacles ne se font plus de la même manière à la réouverture des salles. Et ne concernent plus tout à fait les mêmes publics.
De toute évidence, la longue coupure en “stop and go” de la Covid dans les salles de spectacles aura modifié le comportement d’achat des spectateurs. Et les constats sont sensiblement les mêmes que l’on interroge des SMAC, des théâtres privés ou subventionnés. La perte de public est un fait. Pour Aude Girod, directrice de la communication et des relations avec le public à la scène nationale de Chalon-sur-Saône, ceci est à mettre en regard avec le volume de spectacles qui a considérablement augmenté : 60 spectacles en 2019-2020 et 141 dates contre 92 propositions en 212 dates cette saison ! Logiquement tous « galèrent », les efforts de communication sont à reprendre à zéro pour chacun d’eux. Aucun ne se remplit tout seul. Ou alors exceptionnellement. Les spectateurs sont sur-sollicités et privilégient désormais l’achat de dernière minute partout « à J-2 voire le jour J », remarque Alexandre Rochon, de l’épicerie moderne. Sur certains concerts, « la billetterie démarrait fort même pour des concerts programmés six mois plus tard, là c’est timide ». « Et ça fonctionne d’autant mieux que les spectacles ne sont pas complets. Tant mieux pour le public mais c’est effrayant pour les professionnels », complète Aude Girod. « Les publics s’inquiètent d’acheter en avance car beaucoup ne se sont pas fait rembourser – 90 % de nos spectateurs ont fait un avoir ou un don », note Marc Lesage. Donc se pose la question de la trésorerie désormais.
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Par Nadja Pobel
Légende photo : Aude Girod, directrice de la communication et des relations avec le public à la Scène nationale de Chalon-sur-Saône.
Crédit photo : D. R.