Muriel Mayette-Holtz a pris la direction du Théâtre national de Nice, centre dramatique national le 1er novembre. L’ancienne directrice de la Villa Médicis et administratrice de la Comédie-Française annoncera sa saison 2020-2021 au printemps. Celle en cours a été construite par Thierry Tordjman et Ella Perrier, directeur adjoint et secrétaire générale. Interrogée sur son appréciation de la situation, après le départ volontaire d’Irina Brook, la directrice confie : « Le Théâtre est un peu en souffrance. Il a toute sa légitimité, mais pas encore de déploiement, ni d’ADN clair. Il a des difficultés de fréquentation, de budget. » Elle précise que le déficit atteint 500 000 euros. Le nombre des abonnés, tombé à 4 000, est remonté cette saison à 6 800. « Nous avons beaucoup de travail pour retisser une confiance avec le public, surtout adulte, ajoute-t-elle. Irina Brook a fait un magnifique travail en direction des générations plus éloignées, mais le théâtre a perdu beaucoup de public plus classique. »
Sa thématique prioritaire sera le répertoire de l’Europe de la Méditerranée. Le texte, aussi bien classique que contemporain, aura la vedette. « Et faire des tournées. Qu’elle soit vivante, cette Europe de la Méditerranée ! Et, petit à petit, mettre en scène des textes contemporains. Mais il faut avancer dans l’ordre. Il n’y aura pas de trop d’un théâtre national public référentiel sur ce genre de répertoire. » Cette orientation lui permettra aussi d’être complémentaire du théâtre Anthéa, à Antibes : « Là, les acteurs sont stars, ici, ce sera le texte. Il ne faut pas sans arrêt nous mettre en rivalité. » Elle a commencé à proposer des cours d’oralité gratuits « pour que le public puisse s’emparer de l’instrument plateau, qu’il soit acteur et pas seulement consommateur ».
A partir de janvier, se rajoutera aussi un rendez-vous mensuel d’une soirée sous forme de conversation intime avec Catherine Ceylac. Cela commencera en janvier avec Jacques Weber, ancien directeur du lieu. à la rentrée prochaine, elle sera elle-même sur la scène du TNN avec Les Parents terribles, de Jean Cocteau, pièce pour laquelle elle est engagée avec le metteur en scène Christophe Perton. Elle y jouera avec Charles Berling qui dirige le Théâtre Liberté à Toulon. Muriel Mayette-Holtz déclare qu’elle conserve l’équipe du TNN : « J’adore cette équipe. Nous ne sommes pas nombreux, mais la situation est fragile. L’équipe sera une force. »
Yves Perennou
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°460
Crédit photo : D. R.