En annulant près de 200 millions d’euros de crédits, dont 95 millions pour la création, le ministre de l’Économie a créé un séisme dans le monde de la culture.
La décision a fait grand bruit, parce qu’elle n’était pas attendue avec une telle ampleur par le monde de la culture. Elle est sans précédent. En septembre dernier, Rima Abdul Malak, alors ministre de la Culture, présentait un budget 2024 de 11 milliards d’euros, avec 4,4 milliards d’euros de crédits budgétaires, ce qui équivalait alors à une hausse de 6 % des crédits (241 millions d’euros) sur un an. L’annonce n’était pas historique, mais presque. La ministre avait probablement vaillamment défendu son budget. Quelques semaines plus tard, dans le cadre du plan d’économies 2024 de 10 milliards d’euros annoncé par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, la culture est fortement mise à contribution. En effet, le budget présenté à la mi-février porte désormais sur 10,8 milliards d’euros, dont 4,266 milliards de crédits budgétaires. Le nouveau budget acte une baisse de 99 millions d’euros pour le programme 175 « Patrimoines », soit un budget 2024 de 1,1 milliard d’euros. Le programme « Soutien aux politiques du ministère de la Culture » (110 millions d’euros en 2024) perd 8,8 millions d’euros et, très symboliquement, c’est le programme 131, dédié à la « Création », qui est très largement mis à contribution. 95 millions d’euros de crédits de paiement sont annulés sur un budget 2024 de 1 milliard d’euros. Le recul est significatif puisqu’on constate ici une baisse de 10 % du budget de la création artistique en France.
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Par Cyrille Planson
Légende photo : Rachida Dati, ministre de la Culture
Crédit photo : Laurent Vu