Dans le cadre de son festival Musique en chemin, l’ensemble polyphonique gersois vient de terminer une tournée de six concerts, ponctuée d’actions culturelles dans des écoles et maisons de retraite. Avec un moyen de locomotion inédit : le vélo. Les cinq musiciens ont parcouru en dix jours une boucle de 400 km dans leur département, escortés par une camionnette (bagages, instruments et matériel). Ils ont dormi les trois quarts du temps chez l’habitant. Démarche écoresponsable L’idée du vélo répond à la démarche écoresponsable de La Main harmonique. La thématique de la tournée, l’écologie, est présente jusque dans le programme musical, alternant musique ancienne et pièces contemporaines, et se concluant par un arrangement de Bruno Fontaine sur la chanson d’Yves Montand à bicyclette. « Deux compositrices ont écrit pour nous, Violeta Cruz et Raphaèle Biston. L’œuvre plutôt contemplative de la première s’est inspirée d’un micro-trottoir publié dans Reporterre sur les représentations de la nature. La seconde est construite à partir d’un florilège de noms de métaux rares », détaille le directeur artistique et contre-ténor de l’ensemble Frédéric Bétous. « Nous souhaitions mettre en avant sur notre chemin des initiatives sur le territoire, comme des fermes en permaculture ».
Cette tournée n’aurait pu avoir lieu sans une organisation millimétrée pour l’itinéraire. Elle ne s’est pas déroulée sans anicroche, puisqu’une soprano est tombée de sa monture le deuxième jour. Malgré les économies réalisées grâce à ce transport, aux dates rapprochées et à la solidarité des habitants, la tournée représente un coût de 85 000 euros, subventionné aux deux tiers par la Drac Occitanie, le Département du Gers et la Région pour l’aide à la création en territoire. Sans compter la commune de La Romieu (Gers), la Sacem, la Spedidam, l’Adami et les partenaires techniques, au premier rang desquels l’association auscitaine l’Atelier du vélo pour tous, qui a formé les musiciens cyclistes. La Main harmonique compte renouveler l’expérience dès l’an prochain. « Dans l’effort, le temps est différent, des liens se créent et s’approfondissent. À L’arrivée, nous étions plus fatigués, mais aussi plus ouverts, et le courant passait mieux avec le public. Ils étaient surpris de notre démarche et épatés de nous voir repartir à vélo », affirme Frédéric Bétous.
Armelle Parion
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°545
Légende photo : L’ensemble polyphonique gersois La Main harmonique
Crédit photo : Thomas Millet