Les Francophonies, des écritures à la scène fêtent 40 ans d’un festival dédié à la création théâtrale francophone, à Limoges (Vienne). Un événement unique qui a résisté, sans lieu, et avec de maigres budgets (1,4 million d’euros annuel pour deux Zébrures et l’accueil des résidences), à l’épreuve du temps. Avec de grandes découvertes — tels Wajdi Mouawad, Robert Lepage ou encore Koffi Kwahulé —, ce festival est devenu une pierre angulaire de l’écriture théâtrale. « Nous faisons partie des pôles de référence de la création francophone, s’enorgueillit aujourd’hui son directeur, Hassane Kassi Kouyaté. Mais, au bout de 40 ans, on se rend compte du chemin qu’il y a encore à faire. Les théâtres en général ne sont pas ouverts à ce type d’écriture, par ignorance, par manque de connaissance ou d’intérêt aussi. Si on ne fait pas attention, notre création théâtrale confinée va être cloisonnée. Or on a besoin encore plus d’entendre dire le monde différemment. »
Malgré des partenaires constants, le petit budget alourdi par l’inflation oblige les Zébrures d’automne (du 20 au 30 septembre) à se recentrer sur la création, en délaissant des « convergences » avec d’autres pratiques. Toutefois, Hassane Kouyaté se félicite de recevoir « 11 créations dont 5 premières en France, avec une trentaine de nationalités ». Cette année, le projecteur sera braqué sur « les francophonies du Nord : Luxembourg, Suisse, Wallonie, Québec, Canada francophone et France hexagonale, aussi. » Près de 200 artistes seront présents, 110 intermittents (« pas de bénévolat chez nous » assureront la tenue des spectacles, répartis dans la ville, et alentour.
Jérôme Vallette
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°543
Légende photo : Hassane Kassi Kouyaté, directeur des Francophonies
Crédit photo : Christophe Péan