Commune du Cher de 1 400 habitants, Lignières est la plus petite ville de France à disposer d’une scène de musiques actuelles (SMAC). Pour combien de temps encore ? Labellisés en 1996 et reconnus Pôle régional chanson depuis 2001, les Bains-Douches traversent une passe financière délicate depuis que la Ville a décidé de ne plus rembourser le loyer de la salle, dont elle est propriétaire. Un manque à gagner de 25 500 € par an, que la mairie justifie par un budget de plus en plus contraint et par un investissement jugé important. En plus du loyer, elle verse 25 000 € sur les 500 000 € de subventions dont bénéficie la structure (état, Région, Département et communauté de communes). « C’est un défi supplémentaire à une situation déjà compliquée », explique le directeur Sylvain Dépée.
Fondés en 1978 par Annie et Jean-Claude Marchet, les Bains-Douches ont longtemps fonctionné grâce à l’engagement de ces deux figures locales. La première était directrice adjointe, de manière bénévole, jusqu’en 2018, et le second, qui avait fait valoir ses droits à la retraite à la même date, percevait un faible complément de revenus. à son arrivée en 2018, Sylvain Dépée a dû trouver les moyens financiers nécessaires au remplacement de ces postes. Un montant chiffré à 44 000 €. à cela s’ajoutait la démission de quatre salariés, en désaccord avec son prédécesseur, resté deux mois à la tête des Bains-Douches : « J’ai dû reconstruire une équipe, confie Sylvain Dépée. On a tenu le bateau sans faire d’écarts et en diminuant notre budget de fonctionnement, en sachant que la nouvelle équipe [huit équivalent temps plein, NDLR] n’avait pas forcément les réflexes de la précédente. »
Pour faire face, les Bains-Douches travaillent à des ajustements pour son festival L’Air du temps, qui a lieu chaque année en mai. « On va voir si la formule du festival fonctionne et on va faire le dos rond cette année, en lançant une cagnotte de soutien et en essayant de convaincre les partenaires de sanctuariser les financements, poursuit Sylvain Dépée. Mais il est évident qu’on ne pourra pas faire le même volume d’action qu’avant. »
David Prochasson
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°467
Légende photo : Festival L’Air du temps 2019
Crédit photo : M. Eytier