Alors que la reprise est menacée, la relation lieux / artistes apparaît comme celle de tous les possibles, pour inventer des jours meilleurs.
Chacun en convient, le monde de la culture, malgré son maillage de scènes publiques exceptionnel, souffre de problèmes systémiques. Gaël Leveugle, auteur et metteur en scène, délégué national en région Grand-Est du Syndeac (Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles) pointe une « violence structurelle entre les compagnies et les établissements qui porte la même logique libérale que dans d’autres secteurs de l’économie. Elle est née avec l’idéal de la décentralisation et s’est poursuivie lorsque les moyens octroyés à la création n’ont pas suivi le boom des années 1980-1990. Renvoyer aujourd’hui face-à-face les artistes et les lieux relève du leurre visant à oublier le problème initial des financements de la création. » Il faudrait non seulement « les doubler pour faire face à l’engorgement, mais reconnaître aussi l’art comme une nécessité sociale, un droit humain et un besoin fondamental ».
En cause, un « nombre d’outils de production (les lieux) trop faible par rapport au nombre d’artistes, ce qui entraîne un arbitrage et un tri créant des logiques courtisanes. Les directions détiennent l’outil de travail, pour créer et répéter, mais aussi l’argent pour les coproductions. Et le subventionneur public s’en remet aux experts qui sont ces mêmes directeurs d’établissements ».
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Par Thomas Flagel
Légende photo : Bérangère Vantusso, metteuse en scène, directrice du Studio-Théâtre de Vitry
Crédit photo : Céline Bansart