Avant que la France n’assure depuis le 1er janvier la présidence du Conseil de l’Union européenne, les centres de ressources MobiCulture et On The Move avaient été sollicités par le gouvernement français sur la question de la mobilité artistique. Une note de 5 pages avait été envoyée en septembre au secrétariat général du ministère de la Culture. La ministre devant annoncer fin novembre les points retenus. La mobilité des artistes étrangers dans l’Union européenne reste difficile. La note liste plusieurs propositions, dont certaines anciennes, comme l’idée d’un visa d’itinérance, présenté en 2014 par la Commission européenne. MobiCulture suggère de faciliter la communication avec les agences externes traitant les visas, de plafonner les frais à 60 € pour les demandeurs enregistrés dans le Système d’information des visas ou encore d’abroger le code spécifique des visas pour les DOM-TOM. La fiscalité et les cotisations sociales pourraient être simplifiés.
De son côté, Zone franche, réseau des musiques du monde, a transmis par l’entremise de Jack Lang une note sur le même sujet à Emmanuel Macron. Elle pointe notamment les difficultés d’accès des artistes à l’espace Schengen – accrues avec la crise sanitaire – et reprend l’idée de visa d’itinérance, du passeport talent, ainsi que la proposition d’Emmanuel Macron (en 2018) de désigner un « référent visas artistes » dans chaque ambassade. Enfin, Zone franche souhaiterait qu’une grille de critères publique et transparente évite le profilage migratoire, parfois excessif, des artistes. Cette note, transmise en octobre, n’a suscité aucune réponse de l’Élysée. Le président de la République ne se positionnera sans doute pas sur ces sujets sensibles, alors que le Code communautaire des visas a été revu en février 2020.
Néanmoins, One Voice for European Music, un temps d’échange entre professionnels européens de la musique et décideurs des politiques culturelles européennes, est coordonné par le CNM. Une restitution aura lieu à Strasbourg le 7 avril. La mobilité est l’un des quatre groupes de travail, aux côtés des questions d’environnement réglementaire, d’innovation et développement durable, et de connaissances.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°507
Crédit photo : D. R.