Laurent Rochut lance l’Oulle Factory

    photo Laurent Rochu

    L’ouverture, pour le Off d’Avignon 2018, de l’Oulle Factory, dans l’ancienne Chapelle Tomasi de la rue Bertrand, entre le Chêne Noir et le Théâtre des Doms, est la première manifestation du projet de Laurent Rochut. Lorsque celui-ci avait pris la direction du théâtre de L’Oulle, en 2015, il pouvait se targuer d’un parcours éloigné des usages avignonnais. à 17 ans, Laurent Rochut rêve d’écrivain et ce désir porte un nom : Jean-Edern Hallier. Le feu avec lequel il défendait son évangile du fou, lors d’un interview avec Jérôme Garcin a séduit le jeune homme qui mène d’austères études économiques, tandis qu’en auditeur libre, il suit des cours de littérature. Il a créé une revue, Artégrisme, pour ferrailler contre «les compromissions de l’époque». Laurent Rochut rencontre Jean-Edern Hallier et rejoint l’équipe de l’Idiot international jusqu’en 1991. «J’avais vingt ans, j’étais le gamin au milieu des grands.» Mais il faut vivre et subir l’ennui des audits économiques. «Au bout de quelques années, je n’en pouvais plus. J’ai passé le concours d’instituteur et j’ai enseigné pendant dix ans.» Il écrit pour le théâtre, apprend auprès de Carlo Boso, organise un festival à Fontenay. En 2006, il publie son roman Peine Perdu (éd. Phoebus) et se lance dans la presse. Il va éditer pendant dix ans le magazine Côté Môme (qui deviendra Côté Famille) avant un nouveau changement. Le passionné de théâtre plonge dans le bain d’Avignon, avec des projets. Le Théâtre de L’Oulle et la Chapelle Tomasi ne sont que les premières étapes d’un plan plus vaste qui s’appelle La Factory et qui devrait, d’ici deux ans, compter cinq salles. «Quand j’aurais le temps, quand le projet Factory et les salles seront lancés, j’espère bien me remettre à l’écriture. J’ai deux projets de romans» confie Laurent Rochut. Il ne se fait pas trop d’illusions pour le moment.

     

    Philippe Verrièle

    Crédit photo : D. R.

    Article paru dans La Lettre du Spectacle n°430.