Le projet de loi «Pour choisir son avenir professionnel» est entré en examen à l’Assemblée, mi-juin. L’objectif du gouvernement de fluidifier l’accès à la formation, grâce au compte personnel de formation (CPF), déstabilise les cadres mis en place dans les branches du spectacle. Une pétition alerte sur les risques pour les droits à la formation des intermittents, gérés par l’Afdas. Par ailleurs, la loi va conduire les organismes collecteurs (donc l’Afdas) à se restructurer, fusionner entre eux et devenir des «opérateurs de compétences». Enfin, une menace plane sur la possibilité d’affecter une part de la taxe d’apprentissage aux écoles du spectacle. Les centres de formation d’apprentis, comme l’Académie Fratellini, ne seraient pas impactés. Mais d’autres perdraient des ressources, comme l’école de la Comédie de Saint-Etienne. Son directeur, Arnaud Meunier, témoigne : «Déjà la précédente réforme [de 2014] nous avait fait perdre la moitié de la recette de taxe d’apprentissage. Elle est passée pour nous de 150 000 à 75 000 euros, avec le même travail. Cette fois, le risque repose la question de savoir si les écoles supérieures de théâtre ne feraient pas mieux de se rapprocher du modèle apprentissage que du modèle enseignement supérieur», ajoute Arnaud Meunier. 75 000 euros représentent le coût pédagogique d’une promotion en première année. La Fesac, Fédération des employeurs du spectacle vivant et enregistré, rappelle que le secteur a fait la preuve de son efficacité en matière d’accès à la formation, et insiste sur le «rôle essentiel et indispensable de l’Afdas et la nécessité que le futur opérateur de compétences poursuive la mission de conseil en évolution professionnelle tout autant que l’accompagnement des CPF de transition.»
Yves Perennou
Légende photo : Angeline Barth, secrétaire générale adjointe de la CGT-Spectacle et présidente du collège salariés de l’Afdas
Crédit photo : D. R.
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°431.