Bertrand Thamin, président du Syndicat national du théâtre privé (SNDTP), se félicite de la mise en place d’un fonds d’aide qui s’adresse à tous les redevables de la taxe fiscale sur le billetterie du théâtre privéet aux compagnies. L’ASTP (Association de soutien au théâtre privé) en sera l’opératrice et travaillera sur un champ plus vaste que ses seuls membres. « Parallèlement au fonds d’urgence du Centre national de la musique, le ministère de la Culture et la Ville de Paris qui sont les financeurs principaux de l’ASTP ont décidé de prendre l’ASTP comme opérateur, expose Bertrand Thamin. Les critères d’attribution d’aides seront les mêmes pour tous. Les interventions des fonds [CNM d’un côté, ASTP de l’autre] sont exclusives les unes des autres. »
Stéphane Hillel, président de l’ASTP, précise : « Les contributeurs de ce fonds sont l’état, la Ville de Paris, l’Adami, et l'ASTP (cette dernière à hauteur de 600 000 euros). L’ASTP aura un rôle d’opératrice et le traitement sera automatisé à partir d’un portail d’inscription.» Les pouvoirs publics sont partis du principe que les entreprises de spectacle étaient soutenues, comme les autres, par le chômage partiel pour les coûts de personnel. Ce fonds cible donc les charges fixes hors charges salariales : « Chaque entreprise va faire établir par son expert-comptable une quote-part de charges fixes hors salaires et charges patronales sur la base des deux derniers bilans et, en fonction des jauges, il y aura des pourcentages d’intervention », détaille Bertrand Thamin.
L’aide concernera aussi les producteurs, tourneurs et compagnies non-subventionnées ou uniquement subventionnées au projet, y compris la danse et le cirque de création. Pour les compagnies, le calcul de l’aide se fera sur un pourcentage des pertes relevant des annulations des dates prévues. Les aides seront calculées sur un barème entre 55 et 90 % des charges fixes (selon la taille de la structure) avec un plafond de 70 000 euros pour les théâtres et 45 000 pour les producteurs et tourneurs, la différence s’expliquant par les frais de loyer. Pour les compagnies, ce sera 15% du montant des contrats de cession annulés et non reportés, avec un plafond de 8000 euros. Ce fonds ne couvrira pas Avignon Off. Les besoins du fonds sont estimés à 8 millions pour les 10 semaines. L’Etat l’abondera entre 5 et 7 M€, a précisé Franck Riester. Une éventuelle reconduction reste à discuter. Les insciptions sur le portail devraient débuter en mai pour de premiers règlements début juin. « Il y aura un comité de suivi des contributeurs qui contrôlera la fluidité des process», précise Stéphane Hillel.
Yves Perennou
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°470 bis
Légende photo : Bertrand Thamin
Crédit photo : D. R.