Denis Gravouil a rejoint le bureau confédéral élargi de la CGT et quittera ses fonctions de secrétaire général de la CGT-Spectacle « en fin d’année ». Sans pour autant délaisser la fédération qu’il pilote depuis 2013 : « Je n’abandonne pas le spectacle. Je resterai dans le bureau fédéral et je garderai certains dossiers, comme celui de la négociation sur les intermittents », nous a-t-il cependant précisé. Tout est allé un peu vite pour le patron de la Fédération CGT des syndicats du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle (FNSAC-CGT), réélu en octobre dernier, à 53 ans. L’élection surprise de Sophie Binet, puis l’élargissement récent du bureau confédéral (le 15 juin), l’ont conduit au sein de la plus haute sphère décisionnelle de la CGT, où il est désormais en charge des questions emploi, retraites et chômage. Stratégique, car « la direction de la CGT ne tourne pas la page sur les retraites », insiste la centrale qui a « inscrit la bataille sur un temps long ». L’arrivée de nouveaux membres au bureau, annoncée lors de la clôture du 53e congrès (mars 2023), a pour but de « mieux représenter les territoires et de renforcer la présence de militants du privé notamment sur les questions revendicatives ».
Chef opérateur de prises de vue de fictions cinéma et documentaires, Denis Gravouil est une de ces nouvelles voix du « privé ». Mais cette nouvelle charge l’oblige à passer la main. « Les deux fonctions sont difficilement compatibles pour que je reste secrétaire général, reconnaît-il. Un nouveau secrétaire général sera nommé avec une transmission de fonction « plutôt en fin d’année », estime-t-il. Tout indique à ce stade que Ghislain Gautier, actuel secrétaire général adjoint de la FNSAC-CGT, endossera le gilet. « Il nous faut un peu de temps pour nous organiser, ça mérite encore un peu de débats, poursuit Denis Gravouil. Mais effectivement, c’est une personne tout à fait compétente, je pense que c’est la meilleure pour cette fonction. D’ailleurs, il est déjà secrétaire général adjoint, c’est un signe. Mais nous devons suivre les étapes avant d’y arriver. » Et le congrès confédéral de mars est la preuve que les scrutins réservent des surprises, même si la fédération spectacle est plus homogène que la confédération. En attendant, Denis Grivouil participera à de nombreux débats au Festival d’Avignon. Pas d’adieux donc, plutôt une tournée d’au revoir.
Jérôme Vallette
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°542
Légende photo : Denis Gravouil
Crédit photo : D. R.