Le festival de musique contemporaine (Strasbourg, du 15 septembre au 2 octobre) doit faire face à plusieurs financements en baisse. D’abord ceux des organismes de gestion collective, depuis quelques années. Stéphane Roth, directeur de Musica, se souvient : « Lors de mon arrivée en 2019, la Sacem était un grand partenaire, à hauteur de 90 000 €. En 2022, ce devrait être 25 000 €, d’autant qu’elle ne soutient que les projets d’artistes sociétaires. L’Adami ne nous a soutenus qu’en 2021, la SACD abonde à hauteur de 5 000 €. Nous devons monter de plus en plus de dossiers de demandes pour des aides de plus en plus réduites. » Le festival pourrait embaucher un salarié à mi-temps pour déposer ces demandes.
Autre baisse annoncée, celle de la Ville de Strasbourg, qui réduira de 1,5 à 2 % ses subventions aux dix plus gros acteurs culturels. Ville et Région Grand Est financent à parité la manifestation avec l’État, soit 1,6 million à eux trois, pour un budget global de 2,13 millions d’euros. Plus de la moitié de ce budget va à la production artistique, avec des créations (près de 25), mais aussi de nombreux aménagements techniques. Musica investit une quarantaine de lieux, souvent non dédiés à la musique. Notamment avec cette année les « Concerts pour soi », donnés pour un ou deux spectateurs dans un loft, un atelier ou une cave. Mini Musica s’adresse au jeune public. Le festival s’ouvrira avec la création mondiale de Migrants du compositeur grec Georges Aperghis. Une 40e édition traversée par la question de l’intimité – rarement abordée en musique contemporaine – qui se clôturera à Nancy.
Les montres Rolex soutiennent le festival à hauteur de 45 000 €, pour la nouvelle production de l’opéra Only the Sound Remains de la finlandaise Kaija Saariaho. La Fondation Karolina Blaberg est mécène pour 20 000 €. Le directeur lorgne du côté de partenaires parapublics étrangers. « Le British Council ou Dutch Performing Arts Fund ont été approchés pour programmer des artistes britanniques ou néerlandais. » Une collaboration avec le plus ancien festival de musique contemporaine au monde, celui de Donaueschingen en Allemagne, semble compliquée, ce dernier ne proposant fin octobre que des créations mondiales exclusives.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°520
Légende photo : L’opéra Only the Sound Remains
Crédit photo : Tokyo Bunka Kaikan Koji lida