Malgré une bonne fréquentation dans le contexte social et politique troublé de l’été 2024, les festivals ne parviennent souvent plus à trouver leur équilibre. Certains pourraient ne pas repartir.
L’équation est assez simple. Déjà bien éprouvés par la crise sanitaire, qui a souvent conduit à l’annulation d’une, voire de deux éditions, les festivals sont aujourd’hui de plus en plus contraints dans leurs projets. Et certains sont au bord de l’asphyxie. Tous les coûts (achats, sécurité, salaires, etc.) ont grimpé en flèche à la faveur de l’inflation et de la « bulle spéculative » – c’est ainsi qu’Aurélie Hannedouche, directrice du Syndicat des musiques actuelles (SMA), la qualifie – qui entoure les cachets des artistes internationaux. L’année 2023, souvent record en matière de fréquentation, avait pourtant laissé bon nombre de manifestations exsangues. Les soutiens du Centre national de la musique aux entreprises en difficulté ont permis à certaines de rester à flot. D’autres se sont interrogées, ont hésité et réservent encore leur réponse sur de futures éditions. Le modèle économique des festivals, plutôt prospère jusqu’alors, est mis à mal depuis que ce fragile écosystème a été ébranlé par la hausse exponentielle des coûts. En 2023, 43 % des festivals en France étaient déficitaires, selon les chiffres du SMA, malgré ces éditions records en matière de fréquentation. Les premiers éléments de bilan de l’été 2024 donnent à voir une situation contrastée, et parfois ubuesque. Si certains ont pâti d’un contexte peu favorable (JO, législatives, météo, etc.) qui a affecté leurs résultats, d’autres ont pu profiter d’une fréquentation record ou à la hausse qui, même dans le meilleur des cas, ne suffit pas à compenser la folle montée des coûts.
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Par Cyrille Planson
Légende photo : Fat White Family, à Lévitation France, à Angers
Crédit photo : Eric Deguin