Les mouvements spontanés #balancetonporc et #metoo ont contribué à libérer la parole sur les festivals. Ils sont de plus en plus nombreux à tenter de prévenir les violences de genre.
Foule, ambiance, excitation, alcool, le tout combiné parfois à la consommation de produits moins licites, les festivals sont des lieux propices au harcèlement. Sans doute plus que la rue elle-même, selon les associations qui militent sur ces questions. En Belgique, une enquête de l’ONG Plan international Belgique a révélé qu’une femme sur six dit avoir déjà été agressée pendant un festival. En Grande-Bretagne, un autre sondage évoque le 43% de femmes de moins de 40 ans ayant déjà fait l’objet de harcèlement sur un festival. Et 40% des témoins avouent s’éloigner sans agir.
L’étude britannique va plus loin puisqu’elle précise que 80% des victimes ne portent pas plainte et que seulement 2% des incidents seraient signalés au staff des festivals. En France, les dépôts de plainte ont, à titre d’exemples, déjà concerné Garorock, Panoramas, Rock en Seine, le Hellfest ou les Eurockéennes. En Suède, le festival Bravalla, 55 000 spectateurs, l’un des plus gros du pays, a même été définitivement stoppé en 2018 après le dépôt de 4 plaintes pour viol et 23 pour attouchements. Ces agissements ne sont pas toujours dénoncés car les victimes peinent souvent à réaliser que la situation qu’elles viennent de vivre relève du harcèlement.
[…] Lire La suite dans La Scène n°91 – Hiver 2018.
Cyrille Planson
Légende photo : Marie Bienvenu, cofondatrice des Impudentes : «Beaucoup de femmes sont venues échanger avec nous sur ce qui est grave, ce qui ne l’est pas.»
Crédit photo : D. R.