La longue traîne des annulations de festivals se poursuit, à l’image de celui de Sablé-sur-Sarthe. Les annulations d’événements en plein air comme celle de Jours de fête, prévu en septembre à Saint-Herblain (44), alarment des compagnies d’arts de la rue. D’autres festivals cherchent à se maintenir sous des formes plus légères. Ce sera le cas, par exemple, du festival Latitudes contemporaines, dans le Nord, ou du festival de Chaillol, dans les Hautes-Alpes. Michaël Dian, du festival de Chaillol, croit avoir « trouvé une voie de passage et pas seulement un ersatz ou une proposition par défaut : une intention belle, féconde, réjouissante ». à Paris, Laurence De Magalhaes et Stéphane Ricordel annoncent une formule de Paris l’été « en toute liberté », du 29 juillet au 2 août.
Décalé du 1er au 21 août, le festival de piano de La Roque-d’Anthéron (13) aura lieu, assure son directeur René Martin. La jauge des gradins a été réduite de 2 020 à 675 places. L’Espace Florans, de 150 places, accueillera des concerts l’après-midi. La programmation mettra l’accent sur des artistes français ou demeurant à proximité. Les concerts en journée seront au tarif unique de 30 € et ceux en soirée de 40 €. Le festival musical du Périgord noir est lui aussi maintenu du 6 au 10 août. à Saint-Georges-de-Didonne (17), le festival Humour et eaux salées, dirigé par Denis Lecat, tiendra bien une édition « bricolée » du 1er au 7 août, avec 40 représentations. Le festival de danse de Biarritz, Le temps d’aimer, se tiendra bien du 11 au 20 septembre : « En tenant compte des conditions sanitaires édictées au 1er septembre pour la zone, dans le respect du public, des artistes et de l’équipe du festival, nous fêterons la danse » indique l’équipe du festival. La venue des compagnies étrangères reste aléatoire, mais possible.
La neuvième édition du festival Debussy d’Argenton-sur-Creuse se déroulera du 23 au 26 juillet. La manifestation réduira sa jauge d’un tiers à 100 ou 150 places, mais doublera les représentations. Pour un cachet équivalent, les artistes ont accepté de donner deux petits concerts de 45 à 60 minutes au lieu d’un seul de 1h30. La manifestation a lieu dans les jardins, il n’y a pas d’artistes étrangers, les partenaires publics ont maintenu leur financement, ainsi que les mécènes (Caisse des dépots, Spies, Engie). Le budget passe malgré tout de 150 000 à 90 000 euros. Cette neuvième édition aura pour thème « Debussy, pas classique ! ». Les répétitions ont commencé au festival des Zébrures d’automne (Francophonies en Limousin), qui accueillera 10 créations, du Limoges, du 23 septembre au 3 octobre. « Le combat, c’est que le spectacle vivant ait lieu quand même, assure son directeur Hassane Kassi Kouyaté. Sinon, les gens penseront qu’on ne sert à rien. Nous avons une mission de service public, nous ne sommes pas tenus aux recettes ».
Philippe Verrièle, David Prochasson et Yves Perennou
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°474
Légende photo : Quintette Astreos, festival international de piano de La Roque-d’Anthéron
Crédit photo : Christophe Grémiot