Festival Transforme : l’UMAA, un dispositif itinérant

    festival Transforme

    Dans le cadre du festival Transforme, initié par la fondation Hermès, Olivia Grandville, chorégraphe et directrice de Mille Plateaux, CCN La Rochelle, présente l’Unité mobile d’action artistique (UMAA). Un projet en résonance avec l’identité du festival. 

    S’il se lance avec Transforme, Olivia Grandville le pense depuis ses années d’association au Lieu Unique (Nantes), avant d’en faire « le pivot » du projet pour Mille Plateaux, qu’elle dirige depuis 2022. à l’origine, l’envie de proposer « un surgissement poétique dans l’espace public », de pallier les temps courts de représentation et les freins à la diffusion auprès de tous les publics. Séduite par ce « format-manifeste », qui repense les moyens de production et de diffusion, la fondation Hermès en fait le « totem » de Transforme, qui traverse le Théâtre de la Cité internationale (Paris), La Comédie, scène nationale de Clermont-Ferrand, les Subs (Lyon), et le Théâtre national de Bretagne (Rennes). Un choix qui permet de « créer et peaufiner le concept » de l’UMAA, projet de 400 000 euros. Le mécène complète les fonds du CCN, les subventions de la DRAC Nouvelle-Aquitaine et de la Région Nouvelle-Aquitaine (80 000 euros chacune), et les apports en coproduction de l’Office artistique de la Région Nouvelle-Aquitaine (OARA), de l’Avant-scène (Cognac), de Plateforme 10 (Lausanne) et du Centre national de la danse (CND). La fondation a participé à la création de l’objet plastique, conçu par Cocky Eek, et à la production des formes chorégraphiques, et aide à la diffusion.

    Transformer les regards
    Entre spectacles aboutis, premières créations, projets participatifs, ateliers – le tout gratuit –, l’UMAA est un CCN mobile, délocalisé sur une semaine. Une présence artistique longue, possibilité rare. Plus encore, c’est un écosystème qui offre une « perte de repères », tant pour les artistes que les spectateurs, propice aux possibles. Cette « œuvre ouverte » a ses propriétés – une « boîte à outils », avec des formes minimalistes, dont celles de La Tierce et du collectif ÈS, artistes invités. « L’UMAA s’invente avec chaque lieu d’accueil », attentif à l’existant et adapte sa programmation aux concordances. Après une première activation à La Cité internationale, Olivia Grandville espère mieux interagir avec les lieux et créer davantage de dynamiques avec un « public de hasard ». Comme à Clermont-Ferrand, en janvier, avec une bulle à l’intérieur de La Comédie et une à l’extérieur. Ou en mai, à Rennes. Techniquement, l’UMAA demande encore des retouches, des « éliminations » pour faciliter les déplacements et les (dé)montages. Quel futur après Transforme ? Pour la saison 2025/2026, Olivia Grandville souhaite resserrer l’itinérance en Nouvelle-Aquitaine et réduire les sessions. Et aller ainsi « dans des territoires moins dotés », tel le parc régional des Landes, avec le soutien de l’OARA, ou de la Ville de Surgères (Charente-Maritime), en construisant sur le long terme.

    Hanna Laborde

    En partenariat avec La Lettre du spectacle n°571

    Crédit photo : Marc Domage