La nomination de Michel Orier à la direction du Festival Radio France Occitanie Montpellier signe une évolution de la manifestation presque quadragénaire. Montpellier et son agglomération redeviendront le centre du festival, alors que depuis 2017 ce dernier rayonnait sur les 13 départements de la région Occitanie. « Une superficie équivalente à celle de l’Autriche, ce qui compliquait l’organisation du festival. Il était impossible de travailler en amont ou en aval d’une représentation. Comme dans le théâtre classique, un festival, c’est une unité de temps, de lieu et d’action », livre Michel Orier. Financièrement, la Ville et la Métropole de Montpellier deviendront les premiers partenaires de l’événement. De 2022 à 2023, leur part passera de moins de 500 000 à plus de 800 000 €, celle de la Région de 1,6 M€ à 1,3 M€, pour un budget en hausse, à 2,6 M€. Radio France ne finance pas mais apporte la programmation, ses quatre formations permanentes ou les antennes de France Musique et de plusieurs radios européennes. Le festival va développer ses ressources propres, qui ne sont aujourd’hui que de 13 % de son budget.
À terme, la manifestation de musique classique proposera trois académies à de jeunes musiciens. Contrairement aux festivals de Verbier ou Lucerne, ces académies mêleront des artistes en voie de professionnalisation à des musiciens expérimentés, sous la direction d’un chef, Mikko Franck (qui dirige l’Orchestre philharmonique de Radio France), pour la première académie cet été. La question de la transmission est au cœur du projet de Michel Orier. La gratuité de nombre de concerts, jusqu’en 2019, n’est plus à l’ordre de jour. Un espace de réflexion sur la musique (scientifique, économique, technologique...) prendra la forme d’un colloque de 2 ou 3 jours, mené en partenariat avec l’Université Paul-Valéry de Montpellier. L’édition 2023 (du 17 au 28 juillet) sera une édition de transition. Dès 2024, le festival aura lieu une semaine plus tôt afin de mieux capter artistes et publics. La programmation sera détaillée début mars. Le festival est partie prenante de la candidature de Montpellier au titre de capitale culturelle européenne 2028.
Nicolas Dambre
En partenariat avec La Lettre du spectacle n°530
Légende photo : Michel Orier
Crédit photo : D. R.