De novembre 2023 à mi-janvier 2024, la Fédération nationale des arts de la rue (FNAR) a mené une enquête auprès du secteur rue pour faire le point sur l’état de la diffusion.
Les répondants sont 83 compagnies, 16 festivals et 12 autres structures de diffusion, avec une légère sur-représentation des Pays de la Loire. Les résultats au niveau des compagnies sont contrastés : toutes n’ont pas nécessairement souffert ces dernières années, même si la sortie des aides Covid se fait sentir. Selon Loredana Lanciano, coprésidente de la FNAR, la baisse de la diffusion pour les compagnies est d’environ 25 % en 2023 par rapport à 2019. Pour elle, « le chiffre le plus alarmant, ce sont les 15 compagnies qui signalent une baisse de plus de 50 % de la diffusion entre 2019 et 2023 », quand 14 compagnies déclarent une baisse comprise entre 11 et 49 %. Un chiffre à mettre au regard des 15 compagnies qui signalent une petite augmentation. « Les chiffres sont à relativiser, confirme la coprésidente, il y a des augmentations légères mais il y a beaucoup de compagnies qui ont souffert, y compris de grosses compagnies subventionnées, car leurs frais s’envolent, la diffusion internationale n’a pas bien repris, et qu’elles sont parfois liées à des communes qui baissent leurs subventions. » Elle ajoute : « l’opération Eté culturel a sauvé la diffusion, même si 65 % des répondants n’avaient demandé aucune aide en 2021-2022 ».
Recul combiné des aides territoriales
Côté finances, 40 % des compagnies déclarent une baisse entre 2019 et 2023, majoritairement due à un déclin de la diffusion, mais qui s’additionne à un recul combiné des aides des Régions, Départements et Communes. Du côté des festivals, l’enquête montre une baisse des financements en 2023 par rapport à 2022 et 2021, « due à une baisse au niveau des DRAC en premier lieu, du bloc communal ensuite, et dans une moindre mesure des Départements et des Régions », ajoute Loredana Lanciano. La coprésidente de la FNAR alerte : « Cette année, nous commençons à avoir des retours alarmants, il y a des petits festivals qui annulent face à la difficulté de s’adapter à la concurrence des JO ou aux interdictions liées. » Or, « les petits et moyens festivals sont ceux qui font tourner les compagnies. »
Mathieu Dochtermann
En partenariat avec La Lettre du Spectacle n°557
Légende photo : Cie Monkey Style, Babylloon
Crédit photo : Eric Deguin