Des équipes techniques décimées, des métiers de la production et diffusion en perte d’attractivité, l’emploi culturel ne fait plus recette. Même les institutions sont aujourd’hui concernées par le phénomène.
Depuis des mois et la reprise des activités dans le secteur du spectacle, le sujet fait l’actualité. À tous les échelons de structure, dans tous les métiers, les difficultés à recruter sont devenues incroyablement fortes. La pénurie se fait sentir, surtout alors que de nombreux postes sont à pourvoir dans la structure, suite aux départs de bien des salariés vers d’autres secteurs. Pour les seuls techniciens, un chiffre circulant dans la profession fait état de 20 % de défection. Certains ont réfléchi durant la crise sanitaire, se sont tournés vers d’autres métiers, moins contraignants, des projets personnels (chambres d’hôtes, restauration…). Plus rarement vers un secteur audiovisuel à l’activité plus stable et rémunératrice. « C’est ce que je constate, 20 % des pros que je connaissais ne sont plus là, observe Eric Nogue, dit Bock, régisseur général et directeur technique dans la région nantaise. Et l’on croule sous le travail depuis des mois, avec tous les reports qui s’ajoutent aux productions déjà prévues pour cette saison. Là, par exemple, je m’apprête à travailler sur un festival, par fidélité, par engagement. Mais, le même week-end, j’avais cinq propositions, parfois bien mieux payées. » La difficulté de recrutement est concrète, « notamment sur les équipes de roadies. Où alors, elle n’est possible qu’en acceptant les conditions financières, revues à la hausse, que peuvent proposer les sociétés aux festivals ».
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Par Cyrille Planson
Légende photo : Audrey Jardin, membre de la Nantaise de diffusion
Crédit photo : D. R.